Le fils cadet de Mame Mor Anta Saly, en l’occurrence Serigne Massamba Mbacké est né le 27ème jour du mois lunaire de Chahbâne 1301 de l’Hégire, quelques mois après la disparition de son père. Sa mère qui se nommait Sokhna Isseu Diop est descendante de l’éminente famille d’érudit de Koki.
Serigne Massamba Mbacké a été baptisé par son grand frère et guide Cheikh Ahmadou Bamba.
Ceci étant, les événements qui se sont produit à partir du décès de Mame Mor Anta Saly jusqu’au moment du baptême de Serigne Massamba Mbacké en disent long sur la place incontournable que Cheikhoul Khadim occupera dans l’existence de ce dernier. Ainsi, après la disparition de Mame Mor Anta Saly, à l’instant où l’on procédait à la répartition de l’héritage de ce dernier, Serigne Touba déclara qu’il fallait laisser une part pour un fils allait naître car dans il savait, de sa science ésotérique divinement grande, que Sokhna Isseu attendait un enfant et que celui-ci serait un homme. Par la suite, à la naissance de Serigne Massamba, Cheikh Ahmadou Bamba s’est fait accompagner de plusieurs parmi ses grands disciples dont nous pouvons citer Serigne Ndame Abdourahmane LO et Mame Thierno Birahim, pour aller le baptiser. Sur le Chemin, Serigne Touba est passé se recueillir sur la tombe de leur père Mame Mor Anta Saly et l’a interrogé sur le nom qu’il aurait voulu donné au nouveau-né ; celui-ci lui fit part de sa volonté de lui attribuer le nom de Massamba Anta Thièbo.
Serigne Massamba vécut les premières années de son enfance auprès du Cheikh qui fut pour lui un véritable père. A l’âge de 7 ans, Serigne Touba le confia à Serigne Ndame Abdourahmane Lô qui lui enseigna le Coran. Très tôt, il maîtrisa le Livre Saint et se distingua comme un calligraphe hors pair. Après la mémorisation et la calligraphie du Saint Coran, son maître le retint pour qu’il l’aide dans l’enseignement et la formation des élèves en calligraphie. Serigne Ndame l’exemptait des travaux champêtres et le retenait au « daara » à des fins de formation. C’est pendant son séjour chez Serigne Abdourahmane Lô que Cheikh Ahmadou Bamba fut déporté en Afrique central où il passe plus de 7 ans. Durant cet exil le Cheikh ordonna dans une de ses correspondances, que Serigne Massamba soit confié à Mame Thierno Birahim Mbacké pour poursuivre sa formation. Pendant le reste du séjour du Cheikh en Afrique central et son exil en Mauritanie, Serigne Massamba était avec Mame Thierno. Ce n’est qu’une année après son installation à Thièyène, que le Cheikh le fit venir définitivement auprès de lui.
Quelques temps après l’installation de Cheikh Ahmadou Bamba en résidence surveillé à Diourbel, en 1912, Serigne Massamba l’y rejoignit. Le Cheikh lui demanda alors de s’installer à Touba où il lui envoyait, depuis Diourbel, de grandes malles contenant des Khassaïdes qu’il devait agencer et recopier en plusieurs exemplaires. Cette tâche qui était assurée par Serigne Amsatou Diakhaté au Djolof lui revenait désormais. Après quelques années de service à Touba, Cheikhoul Khadim le fera revenir auprès de lui à Diourbel pour continuer ce travail.
Serigne Massamba fait partie des grands disciples sur qui Cheikhoul Khadim a toujours pu compter. Il fait partie de ceux qui ont fait preuve d’un engagement perpétuel envers Cheikh Ahmadou Bamba, et de ceux qui ont légué aux générations futures un héritage riche en valeur et en vertu, mais également inestimable en terme de contenu culturel, cultuel et religieux.
De ce fait, en plus de son engagement spirituel exemplaire envers le Cheikh, au-delà de leur relation fraternelle Cheikh Massamba s’est spécifiquement distingué à travers le chant des khassaïdes de Serigne Touba qui est devenu au fur du temps un héritage culturel incontournable dans le milieu mouride.
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