Fils de Ahmadou et de Soxna Ndack Kane Niang, Cheikh Samba Diarra est né en 1868. Habitant de Saint-Louis il était originaire de Coki et fût l’un des poètes les plus fascinants de son époque dans le monde wolof. Il faisait partie de ces saints difficilement repérables car ayant l’habitude de se confondre dans la masse.
En allant faire allégeance à Cheikhoul Khadim, Cheikh Samba Diarra y rejoignait son frère ainée Cheikh Sadiaye Mbaye, qui lui avait d’ailleurs recommandé de se joindre à lui dans le mouridisme. Contrairement à ce qu’on raconte sur son allégeance, il n’a jamais été un griot qui battait des tam-tams. Cheikh Samba Diarra fût un éminent érudit qui mémorisa le coran à son bas âge. Plus tard il quitta Coki pour rallier la ville de Saint-Louis afin d’y étudier les sciences religieuses.
Il a composé de nombreux poèmes, dont nous pouvons retenir des louanges dédiées à Cheikh Ahmadou Bamba, et à sa contribution au Sénégal en plus de ses miracles en Mauritanie, mais également des écrits sur les qualités de Cheikh Ibrahima Fall, entre autres.
Sa particularité fut indéniablement la profondeur philosophique de sa poésie à travers laquelle il participait activement à l’expansion du mouridisme et aidait à mieux connaitre le Cheikh sous sa forme la plus grandiose afin de mieux profiter des bienfaits de celui-ci. Son travail a beaucoup contribué à diffuser les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba parmi les masses wolofs.
Parmis ses oeuvres poétiques, « Jazbul Majzoob » reste sans conteste le plus populaire. C’est d’ailleurs dans celle-ci qu’il étale les grandissimes bienfaits qui lui ont était attribués comme nous pouvons en avoir un aperçu à travers cet extrait :
« Alhamdoulillahi kimay khamal bou wër (je rends grâce à Dieu, Lui qui me donne certes la connaissance)
Té dima may khéwël (et qui me comble de bienfait)
Tchi barkép kimou khëy (par la grâce de celui-là)
Djébël lou doni khéwalam (à qui il a offert l’ensemble de ses largesses : Cheikh Ahmadou Bamba)
Yén gayi diné yi diéguélén (Oh religieux approchez)
Ma diéguélén té dolilén (que je puisse m’approcher de vous pour vous gratifier)
Xam-xam bou wër té diaféléne (d’une véritable connaissance qui vous est certes difficilement accessible) …
Un jour lors d’une de ses promenades au bord du fleuve Sénégal, il croisa des jeunes femmes d’une beauté indescriptible. Lorsqu’il leur demanda l’objet de leur présence sur les lieux, elles lui répondirent qu’elles ont été envoyées pour préparer l’accueil au paradis de leur seigneur qui est un disciple de Serigne Touba du nom de Cheikh Abdoul Karim Samba Diarra Mbaye. Ces créatures étant de « ouroul ayni » (femmes du paradis), lui ont appris ce jour-là deux chose : d’abords que son séjour terrestre arrivait à son terme, ensuite que son nom dans le paradis céleste est Abdoul Karim. Il retourna alors chez par la suite et écrivit ces vers suivant :
« ku sédduwul man séddu naa,
ku fadduwul, man faddu naa,
Ba matlé, wéésu naa, tanaa,
Yalla ak sa barké, maa la gëm. »
Quelques temps après avoir produit ces vers, Serigne Samba Diarra Mbaye fût rappelé à Dieu, en 1917. Son mausolée se trouve au cimetière de Thièm, à Saint-Louis du Sénégal.
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