« Exposons un aspect de la conduite du Cheikh qui montre son repentir perpétuel et les signes de ce repentir comme la scrutation de sa conscience, son auto observation et sa lutte contre ses défauts. Cet aspect consiste en une observation subtile, qui est que le Cheikh s’était accoutumé dans tous ses mouvements à trois choses, qui sont : le fait de commencer par l’intention (L’intention dont il est question ici est celle de complaire à Dieu à travers toute action), la prononciation de la tasmiyya (la récitation de la formule « Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux ») et le fait de commencer par la droite. Le Prophète (PPSSL) dit : « Les actions dépendent de l’intention, et chacun sera récompensé selon son intention », comme il est rapporté dans Al-Bukhâri. Vous voyez ainsi l’importance du fait de faire précéder par l’intention tout acte habituel ou cultuel et du fait de rendre celle-ci (l’intention) sincère au Seigneur Très-Haut afin que le culte soit exempt du shirk, comme le dit le Seigneur : « …et qu’il n’associe personne au culte rendu à son Seigneur » (18/110). Ainsi, à force de perpétuer et d’accroître sa foi par une auto observation stricte, une présence continuelle, une scrutation de sa conscience et une lutte contre ses défauts, l’on finit par transformer une habitude en un acte cultuel…
D’autre part, un corps humain est soit en mouvement, soit en repos ; l’un et l’autre état sont soit volontaires, soit involontaires. L’intention compte dans tous ces cas. Cela est évident dans le cas du mouvement volontaire. En ce qui concerne l’état de repos, l’intention y est identique au fait d’être satisfait de son état d’abandon à Dieu et sa dépendance à Son égard, car le fait d’être satisfait du destin découle de la sincérité dans la servitude ; sincérité qui est sinon identique du moins complémentaire à l’intention. Sahl Ibn Abdallah at-Tustarî (mort en 896) dit, lui, que la sincérité, c’est le fait de penser à l’acte : la cause première de la préoccupation, de la volonté, de la décision et de la détermination.
Le signe de la satisfaction, « ridâ », c’est la sérénité et le calme, faits dans lesquels le rôle de l’intention est évident. Quant à l’intention dans le mouvement involontaire tels que les accidents et les réflexes, elle consiste dans le fait d’attendre du bien de Dieu et de nourrir une espérance vraie à Son égard, choses qui constituent le fondement de l’abandon à Dieu et la dépendance de celui dont la connaissance du Créateur s’est vérifiée et dont la certitude s’atteste dans le rappel (Zikr) de Dieu dans le malheur comme dans le bonheur, et dans le remerciement (fait) comme le dévouement total l’implique. »
Serigne Bassirou Mbacké, extrait Minanoul Bakhil Khadim
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