« A l’analyse de sa jeunesse à Mbacké Kadjor, du temps où il servit dans le Daara de son père comme assistant professeur, Serigne Touba semblait, déjà être différent de tous. Sa vie ne se résumait qu’à l’adoration du Seigneur. Evoluant dans un contexte de réelle corruption sociale, morale et politique, il comprit très tôt que le plus difficile serait de préserver la pureté de son idéal en ne transigeant jamais de la lettre de la Sounna pure. Pour cela il choisit comme méthode la voie du « Djihadul nafs » qui se caractérise par des exercices de la mortification permettant de dominer ses passions. Il comprit que les vicissitudes d’une époque ne sauraient, ex nihilo, transformer subitement la pureté de l’eau de Zam zam en acide. Dès lors, il s’arcbouta dans les principes fondamentaux de la religion en entreprenant de faire du Saint Coran, son « wird » principal.
Ainsi l’on comprend mieux ses décisions révolutionnaires de l’époque à savoir, le fait de ne pas succéder à son père comme cadi du roi, ou encore son détachement de toute voie soufie pour choisir la sienne. Tout ceci, démontrant si besoin en était, qu’il ne transigerait jamais sur le concept de l’Unicité de Dieu.
Dès lors les prémisses d’une confrontation d’avec les Toubabs se dessinaient inévitablement car ces derniers avaient une optique claire qui était de faire douter les masses dans leur foi en essayant de ridiculiser les chefs religieux. Ne leur donnaient-ils pas le nom de cet oiseau oisif appelé Marabout ? Mais face à ce projet Serigne Touba, comme d’autres, resta stoïque. Ceci étant, la particularité du Cheikh fut ici qu’en trente-trois années de privation de liberté ils ne puissent avoir aucune preuve de l’amoindrissement de sa foi. La fermeté dans l’action devint alors son attitude face à cette action de terreur visant à faire douter un des plus grands saints du monde. »
Extrait discours Serigne Khadim Gaydel Lô Borom Ndame, Magal 2017
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