« Serigne Madjeumbe SYLLA, un des jeunes adeptes du Cheikh, qui est devenu plus tard un des chefs des lecteurs du Coran, m’a raconté que Serigne Touba avait constitué dès le début de sa vocation de chef spirituel un groupe de « huffâz » : hommes sachant le Coran par cœur, chargés de le réciter de bout en bout quatre fois par jour ; une fois au lever du soleil, une fois à l’aurore, une fois après la prière du midi et une fois après la prière de « Asr ». C’était leur travail qui servait en même temps de moyen pour leur éducation spirituelle. Ils étaient également chargés de reproduire des exemplaires du Coran parfois en équipe parfois individuellement.
Le jeune disciple, Serigne Madjeumbe, dit qu’un jour Muhammad Diarra était l’hôte de son frère, notre Cheikh. Celui-ci l’a installé dans une maison somptueuse spécialement construite pour lui et lui a dit : « Sache que je ne t’ai installé dans cette maison que parce que ma propre maison, bien que vaste et comprenant un grand nombre de chambres (en fait elle comprenait 50 et un nombre pareil de chambres couvertes de tôles ondulées sans compter les baraques qui, à elles seules, constituaient une maison complète) est réservée à la conversation d’exemplaires du Coran. À ce propos, il dit : « Fais de mes maisons des lieux de prière, Ô Toi Qui chasses celui qui ne se prosterne pas ».
Sa maison était meublée de tapis somptueux, égaux et moelleux dont certains valaient un ou plusieurs milliers de francs et d’autres de centaines de francs déployés tous pour abriter des exemplaires du Coran. Les cours de la maison étaient propres, aménagées pour les courtes promenades accompagnées de récitation du Coran.
Par ailleurs, il était rare que le Cheikh pénètre dans une des chambres de cette maison sans y effectuer une prière de deux « Rakka », ou érigea un nouvel édifice sans ordonner aux lecteurs du Coran d’y effectuer nuit et jour un grand nombre de récital. De même il était rare que se passa une nuit sans qu’il réaménageât une partie de sa maison pour y construire une nouvelle case, et ce durant sa vie.
Tout en récitant le Coran, il supervisait personnellement les travaux de ses disciples à qui il distribuait de bonnes nourritures et offrait du thé et du café préparés dans des grandes écuelles à côté des abondantes nourritures apportées par les Mourides voisins. »
Extrait minanoul Bakhil khadim de Serigne Bassirou Mbacké
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