Le Cheikh fut celui d’entre les héritiers du Prophète qui en reçut la plus grande part grâce à la véracité de son imitation du Prophète et de sa parfaite obéissance et de la sincérité de son amour dont la preuve résidait dans la stricte et constante observance de la Sunna et dans la force avec laquelle il persévérait dans la droiture. Il reçut cette part de l’héritage prophétique grâce à l’Assistance divine qui lui facilitait tous les moyens de se distinguer comme la prédisposition de la réception des grâces, comme la véracité de sa sincérité. Pour illustrer le plaisir qu’il trouvait dans l’observance de la Sunna quand il écarta de son cœur le voile que constituent les intermédiaires, il dit :
« Le Prophète hachémite a protégé sa communauté. Elle s’est sauvée en obéissant à sa Sunna.
Malheur à celui qui aurait voulu s’écarter ou se détourner de la Sunna de l’Effaceur.
À l’aide d’elle, je me suis tourné vers mon Maître, grâce à elle, je me protège des malheurs.
Je suis entré dans l’abri du Prophète élu dès aujourd’hui jusqu’au Jour de la Rencontre.
La sauvegarde de la sublime Shari’a me préserve de toute détestable innovation ».
(…) Ses vêtements étaient sobres et sa nourriture l’était davantage par ce qu’il savait que « Celui qui redoute de comparaître devant son Seigneur et qui aura préservé son âme de l’emprise de la passion sera logé dans le Paradis » (79/40 et 41).
Cela ne constitue que quelques-uns des nombreux aspects de sa conduite ascétique. Par ailleurs, sa généralisation des salutations, la distribution des nourritures et ses prières accomplies au milieu de la nuit méritent d’être soulignées. En effet, il ne passait jamais près d’un Musulman sans le saluer et ne voyageait dans une contrée sans rendre visite aux dignitaires, aux savants et aux pieuses gens qui étaient d’ailleurs les seuls qu’il considérait comme dignitaires. Quant aux détenteurs du pouvoir temporel, il évitait leur fréquentation dans la mesure du possible.
Il effectuait de fréquents voyages avant l’accroissement fort du nombre de ses adeptes dans le but de rendre visite à ses coreligionnaires et à des savants et de visiter les tombes des pieux. De même, il se déplaçait fréquemment pour présenter ses condoléances à un coreligionnaire. À la suite de la résidence surveillée qui lui avait été imposée par les autorités coloniales, pour éviter des attroupements qui accompagnaient ses déplacements, il chargeait certains disciples de s’enquérir de la situation des malades, de transmettre ses condoléances aux parents des personnes décédées et de s’enquérir de la situation de ses proches. Il envoyait également de nombreux présents et aumônes à des besogneux et à des frères de Religion et aux proches et connaissances dont le culte de l’honneur retenait de solliciter une assistance. Quant à la distribution des nourritures, on peut en parler longuement. Comment n’aurait-il pas d’ailleurs effectué une action prônée par la Loi religieuse alors qu’il en avait tous les moyens ? De grands récipients pleins de nourritures étaient offerts nuit et jour aux hôtes, aux voisins et acheminés chez les faibles et les vieilles femmes. Des enfants étaient envoyés à tous les quartiers du village : les uns chargés d’aller chercher un tel ou d’appeler un tel et les autres de réunir un tel à un tel ! Cette action continuait durant toute l’année. Les nourritures offertes comprenaient des aliments des plus variés et des plus appétissants. Et ce, à côté des bœufs, moutons et chameaux égorgés pour donner à manger aux différents groupes.
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
Khadimrassoul.net