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YOONE WI: Mame Cheikh Anta Mbacké borom Darou Salam

Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE, communément appelé Mame Cheikh Anta, est né à Porokhane dans la région du Saloum en 1867. Sa mère est Mame Asta Walo MBACKE, plus connue sous le nom de Mame Anta Ndiaye et son père fut le célèbre cadi Serigne Momar Anta Saly ; il était ainsi le frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba.

Il a appris le Coran auprès d’illustres maîtres coraniques dont Cheikh Ndame Abdourahmane Lô. C’est auprès de son grand frère Serigne Mor Diarra qu’il a étudié les sciences islamiques avant de rejoindre Cheikh Ahmadou Bamba pour ne plus le quitter de sa vie.

Mame Cheikh Anta voyait en son frère Cheikh Ahmadou Bamba un homme de Dieu, un guide spirituel qui perfectionne l’état de ses compagnons et améliore leurs actes. Il n’avait pas hésité à se soumettre à ses ordres. Il lui vouait une obéissance totale et cherchait à chaque instant à le satisfaire. Il a été parmi les premiers à recevoir l’éducation du Cheikh et sa formation. Celui-ci accordait une attention particulière à la formation de son disciple et frère ; il le préparait aux tâches importantes qu’il devra assumer par la suite en faveur du mouridisme et des fidèles. Faisant preuve d’une parfaite disposition à recevoir cette formation, Mame Cheikh Anta était devenu l’un des hommes de confiance du Cheikh et l’un de ses conseillers les plus proches, leurs correspondances en constituent une parfaite illustration. A l’instar de tous les grands hommes du mouridisme formés par le Cheikh, Borom Gawane était un éducateur spirituel ayant sous sa direction plusieurs daara où ses disciples exerçaient comme activité secondaire une agriculture de grande envergure. Cependant il ne se contentait pas de cette activité traditionnelle qui ne satisfaisait pas ses grandes et nobles ambitions pour plusieurs raisons. D’abord, il y avait devant lui ce mouvement naissant dirigé par son frère et guide qui était confronté à d’énormes difficultés et entouré de menaces de la part des ennemis de l’Islam. Les disciples subissaient de graves atrocités. A cela s’ajoutaient les nécessités de la vie quotidienne et les recommandations de l’Islam qui font de l’aide aux nécessiteux une obligation. Mame Cheikh Anta ne pouvait pas avoir la conscience tranquille devant cette situation préoccupante qui nécessitait, pour l’atténuer ou pour s’en sortir, l’assurance d’une autonomie financière. Après avoir bien analysé la situation, il s’était lancé dans le domaine de l’investissement ; il importait et tissait de vastes relations commerciales avec les grands financiers de son époque. Il devient ainsi l’un des plus importants hommes d’affaires du pays. Il a été même considéré en 1919 l’homme le plus riche du pays. Mais avec une générosité légendaire, Mame Cheikh Anta consacrait tous ses biens au service des musulmans, en général, et des Mourides en particulier comme nous le verrons plus bas.

 Borom Gawane comme on aime l’appelé, avait consacré toute sa vie aux œuvres profitables à l’ensemble des musulmans, à la contribution à la prospérité de la communauté mouride et au soulagement des souffrances des fidèles.

Ayant comme slogan ce verset du Saint Coran « Tout ce que vous dépensez dans la bonne cause, Dieu le saura », Mame Cheikh Anta avait toujours fait preuve d’une générosité légendaire dans les moments difficiles. Ses réalisations sont ainsi innombrables. Toutefois, nous tenons à en citer quelques-unes à titre d’exemples sans entrer dans les détails. Lors d’une grave sécheresse, il avait distribué aux sinistrés une quantité de riz estimée à 125.000 tonnes. Il prenait en charge et sauvegardait les infrastructures de la communauté musulmane contre les oppresseurs et les agresseurs. Il soutenait les petits commerçants en leur accordant beaucoup de facilités sur le plan financier.

Pour le compte de son maître, il s’acquittait de certaines obligations familiales et offrait des dons et des cadeaux aux oulémas et aux chefs religieux. Il distribuait de nombreux cadeaux aussi bien aux proches du Cheikh qu’aux autres chefs religieux afin de solliciter leurs prières en faveur des musulmans durement affectés par la déportation du Cheikh. Il intervenait beaucoup auprès des autorités coloniales, tantôt pour recueillir des informations concernant son frère et maître, tantôt pour demander le retour de celui-ci à son pays. Il a aménagé des routes à Diourbel pour faciliter l’accès des visiteurs à la résidence du Cheikh. Il a été le premier à faire imprimer un recueil de poèmes composés par Cheikh Ahmadou Bamba. Il a réalisé l’un des vœux les plus chers à Cheikh Ahmadou Bamba en finançant un pèlerinage qu’il a effectué en compagne de Serigne Mbacké BOUSSO et de Serigne Fallou.

Mame Cheikh Anta entretenait d’excellentes relations aussi bien avec le Cheikh et ses proches qu’avec les autres. Les profondes et exceptionnelles relations spirituelles qui le liaient à son frères et maître depuis sa tendre enfance se sont renforcées au fil des années. Quant à ses liens avec ses proches et les autres figures du Mouridisme, ils étaient bien connus : il jouissait du respect et de l’amitié de tous sans exception. Toutefois, l’amitié qui le liait à Serigne Mbacké Bousso et à Cheikh Mouhamadou Fallilou était singulière.

Le fait le plus marquant de la vie Mame Cheikh Anta reste sans conteste le jour où Serigne Touba lui offrit Darou Salam.

Lorsque le Cheikh lui fit appel il lui dit: « à combien s’élève le nombre de disciples qui nous ont trouvé ici à Darou Salam pour faire l’acte allégeance? »
« 99 personnes », lui répondit Mame Cheikh Anta.
Cheikhoul Khadim lui dit : « Je t’offre Darou Salam avec la totalité de ces disciples. »
Ainsi à travers cet acte, Khadim Rassoul venait ainsi d’introniser son frère au rang de Cheikh. Il s’apprêtait, de ce fait, à quitter Darou Salam pour s’installer à Touba.

Mame Cheikh Anta Mbacké a été rappelé à Dieu le 1er janvier 1941 à Darou Salam où se trouve son mausolée.

Que Dieu puisse l’agréer et bénir les actes de ses successeurs ! Amen !

Khadimrassoul.net

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