A l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la disparition de Cheikh Ahmadou Bamba le 19 juillet 1977, le Président Léopold Sédar Senghor avait fait un témoignage sur l’illustre fondateur du mouridisme, dont nous pouvons :
« Ahmadou Bamba se sentait investi d’une mission divine, puisqu’il était profondément mystique. Cette mission, c’était de faire de ses compatriotes, par la douceur, la persuasion et l’exemple, les meilleurs musulmans du monde. A la forme guerrière du combat pour la foi, il substituait la guerre sainte de l’âme, qu’il considérait comme le suprême combat. Cette mission, enfin, il l’acceptait comme une faveur de Dieu.
C’est dire qu’il avait le sentiment de posséder la grâce efficiente, la vertu charismatique de la baraka. Ce que l’on appelle, aujourd’hui, la confrérie, née d’elle-même et par la seule vertu et le seul exemple de Cheikh Bamba, est une belle considération de l’œuvre spirituelle de celui qui préféra la prison et l’exil à la soumission, puisant sa foi dans l’exemple du Prophète le modèle parfait.
A la suprême abnégation de l’ascète isolé, socialement inutile, Ahmadou Bamba a donc préféré une vie active de dévouement au sein de son peuple. Pour le guide des mourides, il vaut mieux se mêler aux hommes pour faire le bien, en étant ainsi agréable à Dieu, que de se retirer du monde pour ne penser qu’à son propre statut. »
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