Yoone Wi

Cheikh Moukhtar Bineta Lô

Né en 1249 de l’Hégire (l’an 1875), Serigne Moukhtar Bineta Lô est fils de Ibrahima dit Birane Awa Ndiaye (fils de Madoune Toudj, fils de Moukhtar le fondateur du village de Niomré) et de Sokhna Penda Bouya Diop (fille de Mor Khoudia Coumba, l’auteur du célèbre ouvrage de grammaire Mouqadimat Al Koki).

Auprès de ses parents à Niomré, Serigne Moukhtar a passé son enfance jusqu’à l’âge de la scolarité. Son père l’a envoyé ensuite à l‘école coranique de l’un de ses proches parents Alassane Lô où il a appris et mémorisé le saint Coran avant d’entamer l’étude des sciences islamiques. Ses premiers contacts avec Cheikh Ahmadou Bamba remontent à cette époque grâce aux conseils et directives de Serigne Sire Lo ; par ailleurs, des liens de parenté existaient en fait entre les familles de Niomré et le fondateur du Mouridisme.

En 1313 de l‘Hégire, Serigne Moukhtar a rejoint le Cheikh à Touba pour faire le pacte d’allégeance conformément aux principes du mouridisme. Cette année a coïncidé avec le début des démêlées entre le Cheikh et les colons, lesquelles démêlées qui ont abouti à son exil au Gabon en 1895. Pendant l’exil le Cheikh avait confié Serigne Moukhtar à Cheikh Ibra Faty qui était chargé de s’occuper de la famille et de superviser l’exécution du plan éducatif de Serigne Touba durant son absence.

Serigne Moukhtar Binta Lô était remarquablement brillant dans plusieurs disciplines telles que la jurisprudence, la littérature et la grammaire. Il avait même appris les règles de la transcription du Coran ainsi que des rudiments de l’astronomie. Ses études achevées, il a été initié par son maitre à la science et à la pratique du soufisme conformément aux méthodes préconisées par Cheikh Ahmadou Bamba.

Les relations entre les fidèles mourides n’étaient régies ni par des assises sociales ni par d’autres considérations de ce genre mais le fondement de leurs interactivités était conditionné par la foi, le dévouement et l’intégrité. Ainsi grâce à son rôle important dans la mission du Cheikh, sa fidélité inébranlable et sa conduite conforme à la sounna, Cheikh Moukhtar jouissait de l’estime de l’ensemble de ses contemporains et avait de bonnes relations avec eux. Son érudition, son dévouement et sa bonne conduite lui avaient conféré une position enviable auprès du Cheikh et de sa famille. En effet après son retour du Gabon Serigne Touba ne s’est séparé de lui que très rarement. Dans sa résidence à Diourbel, le Cheikh l’a installé à l’intérieur de sa demeure.

Ses relations avec son éducateur Mame Thierno Birahim étaient singulièrement parfaites d’autant plus que le maître était si fier de son disciple qu’il ne cesser de venter ses qualités telles que son intelligence, son courage, sa lucidité ainsi que sa noblesse et sa supériorité en matière des sciences islamiques et du travail.

Cheikh Moukhtar avait d’excellents liens avec les autres personnalités mourides, à l’instar de Serigne Ndame Adou Rahmane Lo qui avait une grande confiance en lui. C’est d’ailleurs Serigne Ndame qui lui avait demandé de composer un poème d’invocation pour solliciter la grâce divine en faveur de tous les Mourides.

Cheikh Moukhtar Bineta Lô a légué une quantité considérable de manuscrits et de poèmes d’une rare beauté dans de différents thèmes religieux et sociaux. Malheureusement, la plupart de ses ouvrages ont disparus à travers ses nombreux déplacement (Niomre, Thiounnel, Diourbel, Touba Sourra…). Il a également recueilli et traduit en arabe une importante quantité d’enseignements dispensées oralement en wolof par Cheikh Ahmadou Bamba aux talibés. Il a aussi composé un recueil de poèmes consacrées entièrement au Cheikh, sa personnalité religieuse, ses enseignements, les péripéties de sa vie, les effets éblouissant de sa baraka, etc.

Conformément aux enseignements et aux principes du Mouridisme basés sur la foi, l’adoration de Dieu et le culte du travail, Cheikh Moukhtar Bineta était un travailleur persévérant ; ainsi il avait fondé des villages destinés à l’éducation et au travail dans différentes régions du Sénégal (Sine Saloum, Baol, Ndiambour, Cayor). Parmi ces villages, nous pouvons citer celui qu’il a fondé près de Darou Mouhty sur recommandation de Mame Thierno Birahim Mbacké. C’est d’ailleurs dans ce même village que Cheikh Moukhtar Binta Lô rendit l’âme le 20 Novembre 1949 a l’âge de 75 ans.

Que Dieu soit Satisfait de lui et qu’il accorde bénédiction a sa descendance.

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