Netali Borom Ndame

NETALI : L’aspect mémorable des jeunes qui côtoyaient directement le Cheikh !

« (…) Je lisais un jour Nayl al-Ibitihâj, un commentaire du Tumbukti sur le Dîbâdj d’Ibn Farhûn et je me suis arrêté sur une présentation du Cheikh Ibn Abi Jamra où l’auteur rapporte que ce cheikh remerciait Dieu Très-Haut puisqu’il n’avait jamais commis de péché. J’étais très étonné de l’Assistance divine accordée à cet Imâm (et comment un homme comme moi ne s’étonnerait-il pas d’un homme comme lui !). Muhammad Ibn Ahmad Tayyah, qui était en ma compagnie, me dit alors : « Cheikh Ahmadou Bamba n’a-t-il pas dit : « Je ne me suis jamais penché vers l’inutile » ? Il occupe donc un rang éminemment supérieur (à celui d’Ibn Abi Jamra) ». Ces propos dits spontanément m’ont révélé la profondeur de la pensée de ce jeune homme et sa capacité de saisir le sens subtil des états spirituels (« ahwâl ») des gens.

Muhammad, ce jeune homme issu des Banu Daymane, était élevé dans la piété et la droiture par notre Cheikh Ahmadou Bamba et avait une foi solide, et veillait à accomplir les prières canoniques strictement et régulièrement en public. Durant les années qu’il a vécues avec notre Cheikh, il ne priait qu’avec ce dernier sauf en cas d’empêchement et ce en dépit de l’éloignement de sa maison de la mosquée et malgré ses multiples services comme la reproduction des exemplaires du Coran, l’étude constante de la science et l’entretien des intérêts de ses proches, étrangers du pays. J’ai souvent frappé à la porte de leur zawiâ à différentes heures de la nuit, et je le trouvais toujours en train de prier alors que les gens étaient plongés dans un sommeil profond.

Dans cette zâwia vivaient avec lui des jeunes qui veillaient aussi ardemment que lui à l’accomplissement aussi bien des obligations de la Religion que de ses prescriptions facultatives, ce qui les a distingués parmi leurs dévots compagnons parmi lesquels Muhammad Al-Amin DIOP qui fut plus tard dépositaire de certains secrets (du Cheikh), Muhammad Al-Bachir fils de Diakho Cissé de Saint-Louis et Mafatim Lô fils du grand maître Lèye Lô. Ils se sont tellement distingués dans leur groupe que Abdoul Kâdir Al-Kumlayli, l’érudit multidimensionnel a dit à leur propos : « Derrière la lanterne, j’ai aperçu des gens qui ressemblaient à des djinns sous forme humaine ».

J’avais moi-même composé des vers et les leur avais envoyés en signe de salutation, car j’étais attaché à eux à cause de mon admiration de leur conduite en dépit de la différence entre nos éclats et mérites. Les trois hommes : Muhammad Al-Bachir, Muhammad Ibn Ahmad et Mafatim moururent du vivant du Cheikh, martyrs de la peste qui dévasta le pays à cette époque-là. Que Dieu ne permette plus sa reproduction et nous préserve de tous les malheurs et calamités ! J’ai dit au début d’une élégie que je leur ai dédiée : « Les jeunes hommes sont retournés à leur Seigneur. Puissent-ils bénéficier de la Pitié et de l’Agrément divins ».

Par Dieu, ils furent des jeunes de Vérité semblables aux jeunes de la Caverne (que Dieu Très-Haut les agrée). En effet, « …ils furent des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur. Et nous les avons affermis dans la voie droite et fortifié leurs cœurs lorsqu’ils se levèrent et dirent : “Notre Seigneur est le Seigneur des Cieux et de la Terre. Nous n’invoquerons pas d’autre dieu que Lui, car alors nous aurions dit une énormité” » (18/13, 14). Ils furent un des exemples authentiques et un résultat concret de l’éducation de notre Cheikh (DSSL). Leur éducation consistait à servir le Coran, c’est-à-dire l’écrire et le réciter. Leur divertissement consistait dans la révision et dans la méditation des poèmes dédiés par le Cheikh au Prophète (PSL).

À leur éducation avaient contribué d’ailleurs les actions, les corrections et les prônes du Cheikh qui, grâce aux subtiles leçons que recelait sa conduite, rendait leurs vues plus pénétrantes. « Béni soit Dieu le meilleur des créateurs » (23/14).

Ces jeunes gens s’imposaient une veille et un isolement perpétuels passés exclusivement dans le Zhikr et recevaient en contrepartie un éclaircissement débarrassant leurs cœurs de leurs défauts. Leur repos consistait à s’acquitter de leurs devoirs de reconnaissance envers leur Seigneur du fait de la continuité de Ses Bienfaits assurés grâce à l’action de leur parfait éducateur (que Dieu soit satisfait de lui, et de nous grâce à lui, et d’eux et de leurs semblables parmi les prédécesseurs et leurs successeurs, et répande Sa Bénédiction sur nous ainsi que sur toutes les créatures). »

Extrait Minanoul Bakhil Khadim de Serigne Bassirou Mbacké

Khadimrassoul.net

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Khadimrassoul.net, 1er site d'information islamique au Sénégal crée en 2009. Le site est une vitrine de l'islam et de l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba.

Copyright © 2019 Khadimrassoul.net By Commission Digitale - Diwane Rakhmatan Lil Halamiina

To Top