Yoone Wi

Cheikh Ibrahima Fall, LA LUMIERE !

Cheikh Ibrahima Fall est le fils de Modou Rokhaya Fall et de Sokhna Seynabou Ndiaye.

C’est dans la localité de Ndiaby Fall, située à deux kilomètres au sud de la ville de Kébémer, que naquit Cheikh Ibrahima Fall vers 1855. Il s’agit d’une province habitée par des Guedjs et des Dorobés (noblesse du cayor) qui sont des prétendants légitimes à l’exercice du pouvoir dans le royaume.

Il étudia à l’école coranique de son père où il acheva sa formation, après la maîtrise du Saint-Coran, auprès d’autres maîtres qui ont eu à lui inculquer les sciences telles que : la théologie, le « fiqh », le tafsir, et la grammaire ou la rhétorique.

Cheikh Ibrahima Fall était d’un teint noir avec une abondante chevelure. Il avait toujours le visage serein qui reflétait une paix intérieure certaine. Il avait une forte stature qui imposait le respect et il avait le regard perçant avec des yeux lumineux. Il était un homme très soigné, propre à tout instant et toujours élégant, bien que les beaux vêtements et l’apparence physique n’aient jamais été prioritaires chez lui.

Le fils de Sokhna Seynabou Ndiaye était un être très sobre qui se contentait de peu de nourriture et pouvait résister très longtemps à la soif. Il avait une grande capacité de discernement et était immuable en ce qui concerne ses convictions. Les honneurs de ce bas monde, ou encore la renommée n’avaient aucune emprise sur lui. Sa fidélité dans l’engagement fut sans précédent dans l’histoire des hommes de Dieu, et sa sincérité exemplaire est comparable à celle du véridique Aboubacar, l’honorable compagnon du Prophète Mohamed (psl).

Durant sa jeunesse, Cheikh Ibra nous est présenté comme étant un illuminé. Cette élévation mystique lui a toujours été reconnue par son entourage. Ainsi étant, dès son jeune âge, il se plaisait à méditer et à se recueillir en solitude. Il nous est rapporté également que, Cheikh Ibra Fall parlait très souvent de celui qu’il devait servir (Cheikh Ahmadou Bamba). Il se sentait prédestiné à une mission qui devenait de plus en plus claire au fur et à mesure qu’il prenait de l’âge. Ainsi, à la maturité, l’illumination se transforme en rêve prémonitoire. C’est d’ailleurs à partir de ce moment qu’il décida de partir à la recherche de son futur maître spirituel, Cheikh Ahmadou Bamba.

L’inspiration divine lui avait suggéré le nom d’Ahmadou Bamba, mais il ignorait au juste de quoi il s’agissait. D’ailleurs Cheikh Ibra aurait même séjourné en Gambie quelques temps dans une localité du nom de Bamba. La dernière étape des pérégrinations de Cheikh Ibrahima Fall fut sans doute, Taïba Daxaar chez un marabout du nom de Serigne Bamba Sylla. En effet, c’est là qu’il rencontra les émissaires de Cheikh Ahmadou Bamba venus remettre des présents à son maître qui s’était lié d’amitié avec Mame Mor Anta Sally. Ainsi, dans tous ces déplacements, Cheikh Ibra a cru retrouver le Bamba qui ne cessait de revenir dans son subconscient, mais il parvint finalement à le rencontrer par l’entremise de Cheikh Adama Guèye qui faisait partie des émissaires venus vers Serigne Bamba Sylla ou Serigne Taïba Daxaar.

La rencontre entre Cheikh Ibrahima Fall et Serigne Touba eut irrémédiablement lieu un 20ème jour du mois de Ramadan à M’backé Kadjoor.

C’est après cette fameuse rencontre que Cheikh Ibrahima Fall, fit preuve d’une clairvoyance et d’une magnanimité inouïe, car c’est lui qui a révélé aux hommes la véritable dimension spirituelle de Cheikhoul Khadim et par l’occasion, le chemin qui mène au salut en compagnie de ce vénérable Cheikh.

Le grand Mouride Cheikh Ibrahima Fall dit à propos cette rencontre : « Quand je me suis présenté au Cheikh pour lui prêter serment d’affiliation, je lui ai dit : « Je n’ai quitté ma maison que pour chercher un guide en qui je trouverais une lueur de vérité qui écarte les ténèbres et dévoile les signes de la Vérité. Je crois que, si, au lieu de trouver un tel guide, je ne trouvais que sa tombe, la véracité de mon intention me ferait parvenir à mon objectif. Je vous prête serment de n’acquérir rien de ce monde et de me préoccuper exclusivement de Dieu et de la Vie future ». Alors, notre Cheikh lui dit, poursuit-il : « Ô, Ibrahima ! Quant à moi, si je n’avais trouvé des traces du Prophètes (psl) que ces étoiles et le ciel (qu’il est établi de manière authentique que le Prophète les regardait), j’aurais été sûr que mon intention à son service et mon amour pour lui m’assureraient la satisfaction de mes besoins et la conduite dans la bonne Voie conformément au meilleur destin que Dieu Très-Haut à réservée à celui à qui Il a donné la foi et l’amour en Lui. Cela dit, j’agrée votre serment et vous tiens à obéir aux ordres, à éviter les Interdictions et à orienter votre préoccupation vers Dieu. Mais n’attendez de moi dans cette vie ni abri protégeant du soleil ni aucun autre bien matériel ».

 Cheikh Ibrahima Fall a fait preuve de bravoure durant l’exil du Cheikh au Gabon en lui faisant parvenir des « hidayyas » et en menant des démarches auprès de l’autorité coloniale afin de s’enquérir des nouvelles du Cheikh alors que beaucoup laissaient croire aux mourides qu’il n’était plus de ce monde. A cette époque, note Cheikh Anta Babou, la communauté mouride manquait d’information sur l’endroit où se trouvait le Cheikh… « jusqu’au jour où un certain Abdoulaye Ndour, un marin qui avait rencontré Ahmadou Bamba à Mayumba (Gabon), apporta des lettres de lui… ». Depuis lors Abdoulaye Ndour fut le messager de Cheikh Ibra auprès du Cheikh et par qui il acheminait lettres et « hidayyas » vers le Gabon.

En outre, il envoyait de nombreux cadeaux (hidayyas) à Cheikh Ibrahima Faty, car le Cheikh lui avait recommandé de subvenir aux besoins de sa famille et d’aider ses proches et ses amis en religion.

Parallèlement, en fin diplomate, et manageant scrupuleusement le temporel et le spirituel, Cheikh Ibra Fall s’invite auprès des politiques afin d’obtenir des informations claires sur son guide. Il s’immisce dans les milieux administratifs et les cercles politiques animés par la classe métisse de Saint-Louis. Non sans critiques, Cheikh Ibra mena cela avec beaucoup de prudence et de sagesse, aussi bien pendant l’exil au Gabon que celui en Mauritanie où il parvint à obtenir l’autorisation de ramener le Cheikh au pays.

En outre, Cheikh Ibra Fall entretenait d’excellente relations avec les grandes figures de l’islam du Sénégal, en particulier avec El Hadji Malick Sy. Un sérieuse et sincère entente qui se traduisait par des visite fréquentes et réciproques durant leur séjour à Saint-Louis. C’était soit chez Cheikh Ibra Fall, soit chez Maodo Malick, précise l’historien Serigne Mbaye Nguirane.

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