À l’instar des vrais repentants dont on dit qu’ils ne se construisent pas de maison, notre Cheikh n’en a jamais construit. Bien plus, il surpassait ceux-là en ceci qu’il n’habitait pas dans une maison construite par autrui pour lui.
À leur mention dans son livre intitulé Al-Futâhat, Ibn Arabi le maître connaisseur et érudit dit : « Les cavernes et les grottes constituent l’asile des errants. Dans les villes, ils logent chez les autres conformément à la conduite du Messager de Dieu (PSL) qui ne s’est jamais construit de maison ».
Notre Cheikh les surpasse tous en sa parfaite conformité à la Sunna de Muhammad (PSL), le Prophète illettré, dont il hérita le consciencieux et constant acquittement des droits d’autrui et la défense des Droits du Seigneur Puissant et Majestueux tout en demandant que le Riche Créateur Qui Se suffit à Lui-Même lui accrût Son Soutien pour se consacrer à la Véracité de Sa Parole, l’Équité de Ses Sentences et Sa bonne Gestion des affaires des créatures.
Le Prophète (PSL) conservait la nourriture annuelle de sa famille et réservait à cet effet une partie de la récolte des champs de Khaybar et de Fadk, distribuait le reste à ses proches, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs besogneux, construisit des mosquées et des chambres pour ses femmes et creusa la fosse Al-Khandak. Il n’en est pas moins certain que ce furent de sa part des actes de dévotion dictés par la sagesse que Dieu lui avait donnée en visant à apprendre à sa communauté que son message instituait l’utilisation des moyens pour parvenir aux fins.
Après les compagnons, notre Cheikh (DSSL) était celui qui a le mieux assumé l’héritage du Prophète parce qu’il s’est parfaitement conformé à la Sunna et a appliqué la Loi à ses actes, paroles et états, ce qui relève de l’extraordinaire force physique et morale que Dieu Très-Haut lui avait donné. Il veillait à s’acquitter de ses obligations envers tous : ses femmes, enfants, proches, Mourides, voisins ainsi que tous les autres Musulmans.
Il poursuivait la construction des mosquées. À travers cette activité, il cherchait à détourner ses Mourides de toute vaine préoccupation. De même, il construisait des dépôts pour ses livres rangés dans de luxueuses malles et conservait les offrandes pour les distribuer aux besogneux auxquels elles étaient destinées. Ce qui prouve qu’il ne les conservait que pour cela, et qu’il confiait leur protection à Dieu, satisfait comme il l’était du destin qui les avait conduits à lui pour qu’il les dépensât aux intérêts de ceux désignés par Dieu Très-Haut. Aussi agissait-il conformément à la Volonté de Dieu Transcendant. À leur perte causée soit par un incendie soit par un vol, il demeurait aussi satisfait qu’avant leur disparition pour sa grande crainte de Dieu ; il ne se préoccupait des profits temporels que quand ils étaient acquis pour Dieu et dépensés pour Lui. Comme l’a bien souligné le cadi Madiakhaté KALA, l’érudit très versé en littérature, dans ces vers faisant partie d’un message adressé au Cheikh :
« Je m’adresse à Amadou Bamba qui a renoncé à tout autre que Dieu, et est devenu de ce fait le plus illustre des hommes ; dont il est devenu le protecteur et le secoureur aussi bien en temps de misère qu’en temps de guerre ».
Par ailleurs, le Cheikh dit lui-même : « Par le service du Livre et d’hadith se perpétue mon héritage et non point par l’or ».
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
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