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PASSPASS : LE DEPART D’AHMADOU BAMBA POUR LE DJOLOF

« A propos de ce déplacement, Cheikh Mbacké BOUSSO m’a informé que, quand le nombre des habitants de TOUBA s’accrut considérablement à la suite du mariage d’une grande partie des disciples et de l’immigration de nombreuses familles villageoises à TOUBA, les hommes qu’Ahmadou Bamba avait choisi pour les éduquer spirituellement se confondirent avec les autres éléments, d’où la perturbation du système qu’il avait établi et pour la réalisation duquel il avait séparé ceux parmi ses adhérents qui voulaient apprendre le Coran et les sciences religieuses de ceux qui s’intéressaient plutôt au travail. Le mélange de ces deux groupes lui fut certes inacceptable. Mais ce qui l’inquiétait le plus c’était le mélange de ses compagnons avec des éléments étrangers. A cette situation il faut ajouter un désir brûlant d’accomplir le pèlerinage à la Mecque et de visiter le généreux Prophète (P.S.L), désir qu’il avait même révélé à certains de ses intimes…

 Muhammad B. Hamad, un de nos condisciples maures de la tribu des Banu Daymane, m’a informé qu’il avait eu à ce propos la conversation suivante avec Ahmadou Bamba en 1895 à TOUBA.

– Veux-tu te rendre aux deux nobles Sanctuaires?

– Mais si, au nom de Dieu! Qui pourrait m’en donner les moyens?

– Va te préparer et rejoins-moi à la fin de cette année. A peine ai-je commencé à préparer ses affaires et celles de ma famille qu’Ahmadou Bamba quitta TOUBA. Alors j’ai dit: « Nous sommes à Dieu et retournerons à Lui ».

Cheikh MBACKE BOUSSO dit encore: « Troublé par un motif objectif consistant dans la confusion déjà signalé et un motif subjectif qui était son désir ardent d’accomplir le pèlerinage à la Mecque, Ahmadou Bamba m’a convoqué et m’a fait part de ses préoccupations et m’a consulté à propos de la fondation d’une résidence où il pourrait maintenir la séparation établie entre d’une part les deux principaux groupes de ses disciples: Les étudiants et les travailleurs, et, d’autre part, entre ceux parmi le premier groupe qui apprenaient le Coran et ceux qui apprenaient les sciences pour permettre à chaque groupe de se consacrer à son activité propre.

Ensuite, il m’a appris qu’il voulait désigner Cheikh Abdou Rahmane LO pour assurer l’enseignement coranique, et son frère Cheikh Ibra Fati celui des sciences religieuses, et que seul ces deux hommes et leurs élèves seraient autorisés à le rejoindre à sa nouvelle résidence, toutes les familles y compris la sienne devant rester à TOUBA. Quant à moi, il m’a dit: « Tu resteras à TOUBA pour accueillir les visiteurs et recueillir leurs présents. Tu pourras m’envoyer celui que tu voudras et renvoyer chez lui celui que tu voudras. J’approuve toutes les décisions allant dans ce sens. J’ai approuvé son opinion et lui ait dit que c’était une opinion dont l’application serait bénéfique, s’il plaît à Dieu. Dès lors, il se mit à se préparer discrètement ne révélant ses intentions qu’a ses intimes. Quand il prit enfin la ferme résolution de partir, il jugea indispensable d’en informer son oncle maternel, mon propre père (qui m’avait laissé à sa disposition et n’intervenait jamais dans nos rapports comme s’il n’avait pas besoin de moi).

 Informé, mon père fut fort inquiet parce que conscient de la jalousie et de l’impatience des souverains du Djolof et sachant que ses habitants ne toléreraient pas que leurs enfants et leurs compatriotes rejoignent Ahmadou Bamba et que ceux d’entre eux qui le rejoindraient ne demeureraient pas ferme avec lui, à la différence des gens du Baol. En somme, il craignait qu’Ahmadou ne fût rejeté à la fois par les chefs temporels et les chefs spirituels du Djolof. C’est pourquoi en homme jouissant d’une longue expérience, il s’évertue à le dissuader en lui révélant les plus subtiles caractéristiques des habitants de ces contrées, lui qui savait que l’objectif de son neveu était inconciliable avec leurs habitudes.

 Mais le Cheikh s’était déjà décidé et tenait fermement à exécuter sa décision à l’instar des grands soufis pour qui la détermination constitue un des principes fondamentaux de la Voie et qui considèrent la révocation d’une décision comme une concession au détriment de la foi, concession à laquelle ils préfèrent la mort. »

Extrait Irwahou Nadim

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