Netali Borom Ndame

NETALI : Procès du 5 septembre, de la confrontation entre le Cheikh et le conseil privé à la sentence !

Par des manœuvres machiavéliques, les calomniateurs parvinrent à susciter à l’encontre du Cheikh les inquiétudes des autorités coloniales qu’ils intimidèrent en inventant contre lui des accusations dont il était aussi éloigné que le levant du couchant. Ayant constaté son pouvoir, l’empressement des hommes auprès de lui et leur soumission volontaire à lui qui, pourtant, ne faisait que les inciter à la piété pendant le peu de temps qu’il estimait nécessaire de leur consacrer à cause de sa constante préoccupations des pratiques cultuelles et des œuvres surérogatoires ; l’ayant vu également distribuer aux besogneux et à ceux qui venaient solliciter son aide, différentes sortes de cadeaux et de présents, à l’instar d’une immense mer aux flots successifs, (ayant donc vu cela) les calomniateurs donnèrent à l’empressement des hommes auprès du Cheikh une fausse interprétation, et embrouillèrent les autorités coloniales.

Celles-ci, responsables des affaires de leurs sujets, se trouvèrent dans l’obligation d’écouter les informateurs et d’enquêter jusqu’au bout. C’est pourquoi, ces nouvelles fabriquées de toutes pièces par les calomniateurs ne cessant de leur parvenir de tous bords, elles exigèrent la présence du Cheikh et l’informèrent des accusations portées contre lui.

Avec hardiesse et maîtrise de soi, et tout absorbé dans sa récitation du Coran et son dhikr, et très attentif à ses heures de prière, il se contenta de demander à rencontrer les plaignants (Les auteurs des accusations) sans lever le regard vers les représentants des autorités coloniales, ni leur disputer la parole. Cette conduite était d’ailleurs son habitude aussi bien avec un ami qu’avec un ennemi, avec un faible comme avec un fort. À vrai dire, rien ne le préoccupait hormis ses obligations cultuelles.

Chaque fois qu’ils répétaient l’accusation et lui demandaient de la confirmer ou de l’infirmer, il se montrait peu enclin à engager la discussion avec eux tant qu’ils ne feraient pas comparaître les calomniateurs. Sûr du soutien de son Seigneur, le Très-Haut, tout soumis à Lui, et ayant une foi sincère en l’Unicité de Dieu, il croyait que, en présence des calomniateurs, le vrai serait distingué du faux.

Quand certains des calomniateurs assistant au conseil se rendirent compte que la violence verbale n’impressionnait pas le Cheikh, que les intimidations à lui adressées ne le troublaient pas, que son intérêt était constamment porté vers son Seigneur et que seul Dieu suscitait sa crainte et son espérance, ils considérèrent cette indifférence à l’égard des choses de la vie d’ici-bas et ce mépris de ces épreuves comme un manque de respect pour les hommes du gouvernement (Les représentants des autorités coloniales), voulant ainsi leur faire croire que le Cheikh n’avait de l’estime ni pour eux ni pour leur autorité.

À cause de la grandeur de sa vénération pour son Maître et de l’intimité dans laquelle il se trouvait avec Lui, il ne voyait absolument rien que Lui : qu’il s’agît d’un bienfaisant ou d’un malfaisant. Il se trouvait, en effet, dans l’étape mystique de la Complaisance réciproque de l’âme et de Dieu et de l’intimité (avec Dieu).

Quand la stupéfaction s’empara des membres du conseil, l’un d’entre leurs hommes intelligents, jeta un regard contemplatif sur le Cheikh et dit : « C’est un homme de Dieu indifférent à l’égard des choses d’ici-bas et exempt de vanité. Relâchez-le » !

Certains membres s’abstinrent (de se prononcer). Ensuite, un des membres du conseil, furieux comme une panthère, s’écria : « Il faut qu’un homme qui s’enhardit, ne respecte pas le conseil et méprise toute chose autre que ce qui l’intéresse, soit exécuté ou exilé éternellement » ! Son avis fut approuvé par Merlin, le président du conseil. Colérique, haineux et vaniteux, cet homme-là émit la sentence concernant le long bannissement, la dure expatriation du Cheikh, après avoir passé deux mois à Saint-Louis pour étudier le cas du Maître et rusé pour le détenir, le tuer ou l’exiler, à l’instar de son guide le Prophète (PPSSL) avec les groupes d’idolâtres Kuraychites de la Mecque, la Sacrée. Mais Dieu est le Meilleur de ceux qui usent de subterfuges.

Cela se passa en l’an 1313 H (1895) où fut exécuté l’ordre de l’expatriation vers la terre noire, vers des îles obscures situées dans l’océan Atlantique d’où ne revenait souvent pas celui qui s’y rendait. Ainsi partît-il de Saint-Louis à Dakar d’où il embarqua vers la colonie du Gabon après avoir passé une nuit qui fut la plus pénible qu’il eût jamais passée dans l’épreuve, comme il le dit dans son Rihla (relation de voyage) intitulée Djaza al-Shakûr (Tribut Rendu à Dieu par le Très Reconnaissant) qui fut rédigé à la demande d’un homme appartenant aux Al-Hâjj Mukhtâr, tribu blanche du Grand Désert la Mauritanie.

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

Khadimrassoul.net

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Khadimrassoul.net, 1er site d'information islamique au Sénégal crée en 2009. Le site est une vitrine de l'islam et de l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba.

Copyright © 2019 Khadimrassoul.net By Commission Digitale - Diwane Rakhmatan Lil Halamiina

To Top