Yoone Wi

Serigne Mame Mor Diarra « Borom Same »

Fils de Mame Mor Anta Saly et de Sokhna Mariama Bousso « Diarrihatoulahi », Serigne Mor Diarra Mbacké est né entre 1850 et 1851 au village de Mbacké Baol, fondé environ en 1789 par son arrière-grand-père Mame Maharam.

Issu d’une famille religieuse réputée de piété et d’érudition qui n’est plus à présenter, Mame Mor Diarra a entamé la mémorisation du Saint Coran, à l’âge de la scolarité, auprès de son père qui dirigeait une grande école islamique connue et prisée par les étudiants qui affluaient vers elle de toutes les contrées du pays. Il a atteint son objectif en une courte durée en maîtrisant l’art de « Tajwîd » et de « Rasm » avant d’entreprendre l’étude des sciences islamiques auprès de son oncle maternel l’éminent érudit Serigne Mboussobé.

Sa famille vivait à Mbacké jusqu’à l’époque où Maba Diakhou Bâ s’est lancé dans une guerre sainte contre les dynasties païennes du Cayor et de Djolof. Sa famille s’est mobilisée, comme c’était le cas de la plupart des familles religieuses, vers le Saloum afin de soutenir Maba dans son jihad.

Après le décès de Maba, Mame Mor Diarra est rentré avec son père à Mbacké Baol et s’est installé, sur ordre de Mame Mor Anta Saly, aux environs du village avec quelques disciples dont il assurait déjà l’éducation et l’enseignement du Coran, ceci après avoir acquis toutes les qualités d’éducateur.

Jouissant d’une parfaite maîtrise du Coran et d’une large érudition en matière de sciences religieuses, Mame Mor Diarra a largement contribué à la formation de la première génération de disciples du Cheikh Ahmad Bamba au début du Mouridisme. Nombre de ces grandes figures de la confrérie ont effectivement reçu son enseignement tels que Cheikh lbra Faty (Mairie Thiemo), Cheikh Sidy Mokhtar (Cheikh Anta), Cheikh Massamba, Cheikh Mbacké Bousso, Cheikh Mouhammad Al Fadil (Serigne Fallou) et beaucoup d’autres.

Bien qu’il soit le grand frère du fondateur du Mouridisme et l’un des oulémas les plus respectés de l’époque, Mame Mor Diarra s’est soumis à Cheikh Ahmadou Bamba faisant son pacte d’allégeance, comme tous les disciples, au guide spirituel conformément aux principes de la voie. Son initiation et son élévation spirituelle (tarqiya) se sont réalisées peu avant l’exil du Cheikh au Gabon.

Durant cet exil, il veillait nuit et jour sur la vie de la famille toute entière, gérait ses relations sociales et œuvrait pour sa cohésion. Les correspondances qu’il échangeait avec le Cheikh durant cette période illustrent bien la confiance que le guide portait en son frère et disciple.

Le fait qu’il assumait toutes ses responsabilités à l’égard de la famille était reconnu par tous. L’un de ses petits frères en l’occurrence Serigne Cheikh Thioro disait de lui dans un poème : «Nous avons déjà perdu notre père; mais nous l’avons oublié grâce à la générosité de Serigne Mor Diarra».

 Avec ces lourdes charges familiales, Mame Mor s’est toutefois distingué par son culte du travail. En  effet, il a fondé plusieurs villages destinés à l’éducation des disciples aux pratiques cultuelles et au travail. Bon nombre de fidèles ont reçu leur éducation au sein de ses « daaras » dont on peut citer « Same» et a  «Misra», respectivement à l’Est et au Nord de la ville sainte de Touba.

Né dans un milieu pieux, ayant reçu une éducation religieuse depuis sa tendre enfance et enfin lié étroitement à son frère et guide spirituel, Serigne Mor Diarra était un homme vertueux, un fervent adorateur de Dieu. Il était l’un des chevaliers de la pratique cultuelle; son wird, comme l’écrit Cheikh Mohamad Bachir dans Minanoull bakhil khadîm, « était de prier cent rakkas toutes les nuits». L’un des savants de la confrérie Serigne Ahmad Dème lui a consacré un beau poème dans lequel il dit : «C’est le fils de Habiboullâh, l’ami de Dieu, son adorateur, qui anime ses nuits par ses prières sublimes»

Au moment où la disette menaçait la communauté, il était inégalé dans sa générosité, étant le refuge de tous les nécessiteux. Ce qui lui avait valu ces éloges de Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké : «Sauveur des orphelins et des faibles aux moments critiques dans le but de satisfaire le Donateur [Dieu], il a rassemblé toute les gloires de l’adolescence à la vieillesse»

Serigne Mor Diarra a ainsi consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu, au service de ses prochains et à l’éducation de ses disciples. Il est rappelé à Dieu au mois de Shawwâl (10ème mois) 1339 de l’Hégire (1921).

De nombreux poèmes ont été écrits par d’éminents religieux et dignitaires pour vanter ses louanges ; ils manifestaient par ce geste leur estime et leur admiration pour ses services grandioses rendus en faveur de l’Islam et de la confrérie mouride. Ainsi Serigne Fallou Mbacké écrit dans un poème :

« Le décès de Serigne Mor Diarra est une énorme perte

Il était dans les moments durs un pilier solide de douceur et de joie

Il était fait pour affronter les graves crises latentes ou manifestes

Où Mbacké puisse trouver, dans la détresse, un refuge, un abri sûr!»

Que Dieu Le Tout Puissant soit satisfait de lui et agrée les œuvres de ses successeurs!

Source : Les grandes figures du Mouridisme

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