L’Islam est confronté à des questions majeures dont celle de l’engagement pour la paix. Serigne Touba a répondu de belle manière au débat idéologique qui secoue le monde ; le fait de provoquer la terreur dans les cœurs de civils sans défense, la destruction massive d’édifices et de propriétés, le bombardement et la mutilation d’hommes, de femmes et d’enfants innocents sont tous des actes interdits aux yeux de l’islam.
De manière générale les musulmans pratiquent une religion basée sur la paix, la miséricorde et le pardon, et la vaste majorité d’entre eux n’ont rien à voir avec les violents événements que certains associent aux musulmans. Des lors il faudra s’insurger aussi contre une certaine presse à outrance qui vise à discréditer l’islam. On oublie par exemple souvent l’histoire de la Palestine qui fut conquise par Omar, (RA) .La tolérance, la maturité et la bonté dont il fit preuve envers les gens de différentes croyances en son entrée à Jérusalem demeura légendaire. D’ailleurs c’est à cette période que s’inaugure un bel âge où les musulmans ont apporté la civilisation à Jérusalem et à toute la Palestine en mettant fin à la barbarie.
Les forces militaires ou les drones ne suffiront pas pour supprimer le terrorisme. Il faudrait plutôt penser à répandre le message de paix et de tolérance de Cheikhoul Khadim. La doctrine mouride nous apprend la tendresse, la compassion, l’humilité, le pardon, la tolérance et les conceptions de justice, à l’aune de ce verset du Coran (Sourate Yunus, 25) : »Allah appelle à la demeure de la paix… »
L’ordre donné par Dieu à Moïse et à Aaron d’aller vers Pharaon et de lui parler doucement est un exemple qui nous éclaire sur ce point: Allez vers Pharaon: il s’est vraiment rebellé. Puis, parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou (Me) craindra-t-il? (Le Coran, sourate Ta-Ha, versets 43-44)
Serigne Touba dans la crise de 1903 écrira au gouverneur pour lui demander d’avoir de bonnes opinions sur lui. La lettre est dans les Archives du Sénégal.
Dans son poème Prélude aux Eloges il écrit “J’ai pardonné à tous mes ennemis pour complaire à Celui qui les a chassés loin de moi. Ainsi, ne chercherai-je pas à me venger. . »
Dans Midadi il réitère “(…) Je leur ai accordé mon pardon pour la seule force de Dieu, avec une pureté de cœur et pour la satisfaction de celui dont les traces sont suivies…”.
De même dans l’écrit « Félicité des deux mondes » il prie pour ses détracteurs en ces termes : « Dieu pardonne à ceux qui m’ont calomnié et blâmé. » Aussi il n’a jamais haï un adversaire fut-il aussi zélé que Merlin ou Allys. Au contraire il fit sien ces paroles du Coran dans la sourate 3, (de la famille d’Imran) « Le fait qu’ils soient coupables ne te permet pas de décider de leur sort. C’est à Dieu seul qu’il appartient de leur pardonner ou de les punir. »
Serigne Khadim Gaydel Lô