Né à Ndiagne situé dans la région de Louga vers 1276 de l’Hégire (1850), Cheikh Ibrahima Sarr est le fils de Serigne Malick Sarr, qui était un grand « muqaddam » de la confrérie Tidiane, reconnu de par ses connaissances et sa piété.
Dans son milieu familial Serigne Ibrahima Sarr se caractérisait par sa ferme détermination et son intérêt pour la vie mystique. Il avait senti très tôt que ce cadre social, bien que marqué de spiritualité, ne pouvait satisfaire son ambition, ni assouvir sa soif de connaissance mystique. Habité par cette aspiration qui le tourmentait nuit et jour Cheikh Ibrahima s’est mis à la recherche d’un guide spirituel capable de l’élever vers son Seigneur.
C’est dans sa quête qu’il rencontra Cheikh Adama Gueye, avec qui il partageait la même ambition spirituelle. Ils rencontrèrent ainsi Cheikh Ahmadou Bamba qui avait déjà lancé son appel et porté à la connaissance de son entourage la mission que lui avait confié le Prophète Mohamed (psl) qui consistait à revivifier la religion et à purifier les âmes, entre autre.
En sa qualité de fidèle et loyal disciple, Cheikh Ibra Sarr a suivi son guide dans tous ses déplacements de Mbacké Kadior à Touba où le Cheikh l’a installé en lui confiant un grand nombre de disciples.
Faisant partie des quatre premiers « Diewrine » que le Cheikh avait installés à Touba, Cheikh Ibra Sarr a multiplié ses services consacrés à la communauté mouride. Son éducation était exemplaire. Il appliquait à la lettre les enseignements du Cheikh. Son attitude parfaite et son dévouement lui ont valu la satisfaction tant recherchée de son guide spirituel. L’histoire retiendra pour toujours les vers que Serigne Touba a composés pour lui affirmer sa gratitude, ceci dans une lettre qui lui a été adressée. Cheikh Ahmadou Bamba a ainsi dit à celui qu’il décrit comme un ami sincère :
- « Ô mon ami Ibrahima que ton Seigneur t’accorde la meilleure récompense et exauce tes vœux d’ici-bas et d’au-delà.
- Sache que tu as ma satisfaction pour toujours et ceci est ton bénéfice dans les deux mondes.
- Reste sincère et dévoué en multipliant tes efforts en secret et en public pour que tes avantages s’augmentent »…
Cheikh Ibra Sarr était devenu, grâce à ses vertus, l’un des hommes de confiance du Cheikh. Il faisait partie de ceux à qui le Cheikh avait confié, lors de son exil au Gabon, l’encadrement et l’éducation de ses disciples mourides, comme l’a confirmé Serigne Moussa Kâ. Ses disciples se distinguent par leur détermination, leur esprit de sacrifice et leur dévouement. Aucun défi, quelle que soit sa nature, n’a pu leur résister à l’image du creusage du puits béni connu sous l’appellation d’Aïnou Rahmati à Touba dans des conditions difficiles, sachant que ce lieu était encore une forêt vierge.
D’ailleurs c’est à propos de ce puits béni que le Cheikh a fit la prière suivante : «(Seigneur) Joignez le cœur de celui qui en boit aux cœurs de ceux qui ont obtenu votre grâce ».
Cheikh Ibra Sarr a créé de nombreux villages destinés à l’éducation et au travail dont nous pouvons citer Thiar Diamoy, Ténéfoul, etc.
Les vertus de Cheikh Ibrahima Sarr Ndiagne étaient éminents, ses valeurs morales et sociales inégalées, et sa générosité était louée par ses paires et condisciples comme nous pouvons le voir à travers ces témoignages :
« De façon inégalée, Ibrahim a montré des vertus merveilleuses ». (Serigne Massamba Mbacke)
«Ibrahim est le supérieur à son époque ; nul ne peut l’égaler. Quiconque en quête d’un avis juridique ou d’un jugement sera satisfait de sa consultation » (Cheikh Modou Diaw Pakha)
Lorsque Cheikh Ahmadou Bamba est venu à Diourbel, il ordonna à Cheikh Ibra Sarr de quitter Ndiagne, localité où ses disciples subissaient beaucoup de persécutions, pour venir s’installer auprès de lui. Installé au nord de la grande mosquée de Ndiarème, Cheikh Ibrahima Sarr y aura vécu jusqu’à son rappel à Dieu en 1917. Le Cheikh a ordonné son enterrement à Touba.
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