Née en 1925, au cinquième jour du mois de Ramadan, Sokhna Maïmounatou Mbacké est la fille cadette de Cheikh Ahmadou Bamba. Sa mère s’appelait Sokhna Khary Darou Sylla.
Deux ans après la naissance de Sokhna Maïmounatou Mbacké, en 1927, l’inimaginable se produisit, à savoir le rappel à Dieu du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba. C’est ainsi, qu’à peine âgé de deux, elle fut prise en entièrement en charge par son frère ainé et khalife de Cheikhoul Khadim, en l’occurrence Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké qui assura son éducation sociale et humaine. Ce dernier a fait montre d’une magnanimité et d’un amour fraternel sans précédent envers Sokhna Maïmouna au point, par exemple, qu’il lui tendait le pan de son boubou pour qu’elle s’y essuie ses mains mouillées après le repas.
Pour ce qui da sa formation pédagogique, celle qui est si affectueusement Sokhna Maï a été prise en charge par Serigne Fallou Mbacké qui a assuré sa formation coranique et son initiation aux connaissances mystiques liées au Fikh, au soufisme, à la crainte révérencielle et à l’exégèse de la Parole d’Allah. Dès lors, Sokhna Maïmouna Mbacké fut le modèle accomplie de la femme vertueuse. Sa formation intellectuelle et son éducation islamique conformément à son statut, ont fait d’elle une savante, une docte, une éducatrice, mais aussi une poétesse hors du commun. Son amour sincère à l’endroit de son père et maître spirituel Cheikhoul Khadim n’avait aucune limite, c’est ce qui explique par ailleurs, son engagement dans des chantiers et actions multiples pour lui servir à toutes occasions. De plus, elle se consacrait essentiellement à la lecture du Coran, à la formation coranique des jeunes filles et elle était également au contrôle de l’état d’avancement de ses nombreux champs dont les recettes étaient exclusivement destinées à Daray Kamil et à d’autres écoles coraniques.
En 1952, elle reçut du khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké, le « ndiguël » de célébrer la nuit de la destinée (leylatoul Qadr) durant le mois de Ramadan. A cet effet, lors de la célébration de ladite nuit, Sokhna Maï prépara un plat avec trois poulets qu’elle apporte à Serigne Fallou qui fut ému mais guère surpris par le geste. Après avoir prié pour elle, Serigne Fallou lui prédit de célébrations grandioses à venir. Depuis lors, la Nuit du Décret est devenue une institution et une fête religieuse inscrite dans le calendrier mouride sous l’empreinte de Sokhna Maïmounatou Mbacké.
Disparue en 1999 à l’âge de 74 ans, la dernière volonté de Sokhna Maï fut la perpétration de la commémoration du « leylatoul Qadr » et elle l’a si clairement exprimé à son entourage en ces termes : « N’envisagez guère d’organiser un Magal en ma mémoire, autre que celui que je vous laisse, le « leylatoul Qadr ». Il me suffit amplement et moi, je me suffis à lui, totalement ».
Puisse le Seigneur agréé l’œuvre de cet être si vertueuse et si dévoué à Cheikhoul Khadim qu’est Sokhna Maïmounatou Mbacké.
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