Après les premiers émissaires qui ont rencontré Alpha Condé et les responsables de la Junte au pouvoir, la Cedeao s’apprête à envoyer une nouvelle délégation en Guinée. Et le président Bissau guinéen a déjà annoncé qu’il sera du voyage.
Umaro Sissoco Embaló a indiqué, ce dimanche 12 septembre 2021, qu’il se joindra à la délégation des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se rendra prochainement en Guinée-Conakry. Ce, pour rencontrer les nouvelles autorités après le coup d’État qui a renversé le président Alpha Condé. Son expérience militaire et son discours direct pourraient, peut-être, faire avancer les choses.
Dans un récent entretien dans Jeune Afrique, Embaló a déclaré s’être entretenu à plusieurs reprises avec Mamady Doumbouya. « Sitôt après les évènements, je me suis immédiatement occupé du sort d’Alpha», disait-il. Lors du sommet des chefs d’État organisé en visioconférence le 8 septembre, il a ainsi publiquement réaffirmé son soutien à Alpha Condé… quand bien même d’autres n’ont pas été tendres avec ce dernier, à l’instar du Sierra-Léonais Julius Maada Bio. En aparté, Umaro Sissoco Embaló affirme toutefois à JA que l’ancien homme fort de Conakry « doit signer sa lettre de démission. »
A l’issue de cette réunion, la Cedeao avait suspendu la Guinée et réaffirmé son opposition à « tout changement politique par des moyens non constitutionnels», condamnant « avec la plus grande vigueur ce coup de force ». Une mission diplomatique composée, entre autres, des ministres des Affaires étrangères Robert Dussey (Togo), Shirley Ayorkor Botchwey (Ghana), Alpha Barry (Burkina) et de Jean Claude Brou, le président de la commission de la Cedeao, doit arriver ce 10 septembre à Conakry.
Si Alpha Condé s’est souvent refusé à commenter les sorties médiatiques d’Umaro Sissoco Embaló, ce dernier, qui revendique fièrement son côté « cash », n’avait jusqu’ici jamais épargné son homologue, contre qui il garde une certaine rancœur. Il lui reproche en effet d’avoir soutenu son rival électoral de 2019, Domingos Simões Pereira… Le 20 août 2020, lors d’une réunion des chefs d’État de la Cedeao consacrée au Mali, Embaló avait à nouveau déclaré, sans expressément nommer Alpha Condé, que « les troisièmes mandats » sont des coups d’État.