Yoone Wi

La dernière rencontre entre Cheikh Abdoul Ahad et Cheikh Ahmadou Bamba

Cheikh Abdoul Ahad Mbacké est le premier des fils de Cheikh Ahmadou Bamba à voir le jour à Diourbel en septembre 1914 ; ceci, deux années après le retour du Cheikh, le 15 janvier 1912 d’une résidence surveillée à Thiéyeene Jolof.

A l’annonce de la naissance de celui qui sera bien des années plus tard le 3ème Khalife de Serigne Touba, le premier geste de son vénéré père fut d’enlever son turban et d’ordonner qu’on en recouvre le nouveau-né. Le jour de son baptême, Cheikh Ahmadou Bamba s’adressera à l’assistance qui s’était réunie pour l’occasion en ces termes : « Je sollicite, auprès de vous, de bien vouloir prier pour ce nouveau-né car je place en lui un grand espoir ainsi qu’une grande confiance ». Par la suite Serigne Touba ordonna à Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana de déclamer « Fouzti bi-zar fil hassanàte », un des poèmes  écrits par le Cheikh lui-même dans lequel il rend hommage à Mariama la Sainte mère du prophète Jésus. C’est à la fin de ce récital que le nouveau-né se vit attribuer le nom de Abdoul Ahad.

Ayant reçu du Cheikh sa première leçon de l’apprentissage du Coran Cheikh Abdoul Ahad quitta Diourbel pour Touba afin d’y subir une éducation religieuse et y acquérir des connaissances. Il revint plus tard en 1925 auprès de Cheikhoul Khadim et cette rencontre sera leur dernière.

Une fois bien accueilli, Cheikh Abdoul Ahad subit des tests de connaissance et de maîtrise du Saint-Coran de la part de son vénéré père et l’examen fut couronné de succès à la grande satisfaction du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba qui ordonna qu’on le loge quelque part dans la grande concession en attendant une autre audience.

Le lendemain, Cheikh Abdoul Ahad fut reçu par son vénéré père en compagnie de son condisciple Serigne Abdoulahi Diakhaté, pour ce qui sera son dernier face à face avec Serigne Touba. Arrivés devant le Cheikh, il leur fut ordonné de faire leurs ablutions avant de recevoir un exemplaire du Saint Coran avec le message suivant : « Ceci n’est pour vous ni un emprunt ni un don, mais il s’agit d’une pure et simple redevance que vous devrez rembourser. Pour se faire, vous allez m’écrire de vos propres mains un livre du Saint Coran. Si vous le faites je viendrai personnellement vous rendre visite à Touba ».

Dix-neuf mois plus tard, après avoir achevé l’apprentissage et la mémorisation du Coran, Cheikh Abdoul Ahad et son condisciple Serigne Abdoulahi Diakhaté, terminèrent la rédaction chacun d’un exemplaire du Coran. Cette étape dans la tradition mouride, est le parachèvement de la maîtrise du coran ; et les disciples démontrent par cet exercice calligraphique sans regarder un exemplaire, leur parfaite connaissance du livre saint.

Le jour même où ils terminent la rédaction des exemplaires qui leur a été commandé par Cheikh Ahmadou Bamba coïncidera avec la disparition de celui-ci. Comme quoi, en des termes inconnus des simples d’esprit, Cheikhoul Khadim leur donnait en fait un dernier Rendez-vous, matérialisé par son cortège funèbre qui l’emmena à Touba où il fut inhumé le 19 juillet 1927.

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