« Un des mourides convoqués à Saint Louis, après l’exil du Cheikh, par le Gouverneur général qui voulait les arrêter, m’a raconté qu’à peine ont-ils pris leurs places dans le bureau du gouverneur qu’une frayeur envahit les colons et affecta leurs visages. C’est ainsi que le gouverneur les renvoya sans les laisser dire un seul mot et sans les interroger. Il les chassa et les injuria en leur disant : « Retirez-vous ! Allez-vous-en, vous n’êtes rien ».
Ces mesures contradictoires et ces opinions opposées de la part du gouverneur et cette impatience devant une situation créée par lui-même, étonnèrent fort les mourides qui étaient convoqués puis renvoyés. En tout cas ils regagnèrent leurs villages après avoir supporté plaines et montagnes de menaces.
Un de ceux qui assistèrent à cette audience m’a raconté qu’il a vu l’image de Cheikh Ahmadou Bamba vêtu de blanc et qui voltigeait autour des mourides réunis chez le gouverneur. Cela lui ayant été révélé, ce témoin oculaire de la scène était convaincu que la frayeur qui avait saisi le gouverneur et ses collaborateurs, et qui les a distraits de leur projet provenait de cette force spirituelle qui les escortait, force émanée de la lumière de la puissance Divine !
Ceci confirme l’exactitude des propos d’Ibn Ata Allah. En effet cette puissance extraordinaire du Cheikh est un don prophétique étendu sur lui et dérivé des faveurs Divines qui se reflétaient dans la spécifique grandeur du Prophète Mohamed (psl). Elle est également un souffle de ces vents puissants qui contribuaient décisivement à la victoire du Prophète (psl) même quand il se trouvait à un mois de route de son ennemi ; la distance entre Saint-Louis et le Gabon était parcouru en environ un mois par les bateaux ! »
Extrait de Minanoul Bakhil Khadim, la Biographie du Cheikh écrite par Serigne Bassirou Mbacké
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