Netali Borom Ndame

NETALI : Comment s’est développé la légende de Cheikh Ahmadou Bamba à travers les royaumes d’un Sénégal colonisé ?

Il fut remarqué que nul ne quittait le Cheikh et ne retournait chez lui sans que ceux qui le fréquentaient ne décelassent dans sa manière de vivre, dans sa conduite, dans son humilité, dans son sérieux et dans son application à ce qui le concernait, ce qui ne laissait aucun doute de la supériorité de la Voie. En effet, les gens distingués sont prompts à rechercher le mérite et les méritants.

Ainsi, de tous les côtés, se succédèrent auprès de Serigne Touba des groupes de voyageurs composés d’ulémas, de cheikhs et d’enseignants qui avaient passé une grande partie de leur vie dans l’exercice des pouvoirs temporel et spirituel, et qui avaient joui pendant longtemps auprès des hommes d’une haute situation et d’une éminente condition.

L’arrivée des gens privilégiés (ulémas, cheikhs, chefs temporels) accrut celle de la masse qui venait en vagues successives sans interruption. À peine rentrée chez elle, toute personne qui lui avait rendu visite y retournait. Celui qui se rendait auprès du Cheikh ne le quittait qu’en éprouvant de la douleur (celle éprouvée quand on est obligé de se séparer d’une personne chère). Pourquoi ? Parce qu’ils ne lui rendaient visite que pour l’amour de Dieu, car ils étaient assurés de son dévouement total et constant et de l’abondance de ses Grâces comme des perles et des pierres précieuses émanant des sources de la Sagesse infinie de Dieu. Ils étaient donc assurés de cela et étaient enivrés de ses lumières et ses secrets prophétiques et sacrés joints à de nobles actions et des mœurs plus douces que l’eau limpide et agréable, offerte à l’assoiffé alliés à une politesse et une générosité d’âme semblable au souffle léger du vent et aux plantes odoriférantes, et à une grande libéralité dans laquelle Dieu l’avait aidé en mettant à son service le monde d’ici-bas avec la totalité de ce qu’il contenait d’argent, d’or, de tissus, de bestiaux, et d’esclaves mâles et femelles ; « ce qui constituait une fortune plus important que celle de Dhî Yazan dans son ghoumdan (palais qui se trouvait à Sanaa au Yémen dont un côté était blanc, l’autre rouge, le troisième vert et le quatrième jaune et qui avait sept étages, chacun haut de quarante coudées) et celle de Chosroês dans son grand palais ».

Mais il vidait ses trésors au profit de ses hôtes comme le dit un de ses chantres, Muhammad Ibn Al-Mukhtar Ibn Al-Mu’alla Al-Hasanî : « Comme si ses deux mains étaient plongées dans des nuages noirs chargés d’eau, qui ne cessent de verser leur contenu avec abondance ».

« La Main de Dieu était sur leurs mains » : À peine les biens réunis chez lui commençaient-ils à s’épuiser que d’autres lui arrivaient comme une pluie. Mais ces biens étaient pour lui comme du madar (une boue sèche) et n’avaient aucune importance à ses yeux.

Sa renommée se répandit dans tout le pays. Les êtres respirèrent son parfum, et il devint le sujet de conversation des conteurs de nuit assis dans la cour de leurs maisons, le sujet de divertissement des voyageurs installés sur leurs selles et l’objet des entretiens des autorités dans leurs bureaux. Cependant, il ne cessait de se comporter comme au temps où il vivait dans sa retraite : il n’avait ni amis, ni compagnons qu’en Dieu. Il ne se déplaçait et ne se reposait que pour Dieu.

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

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