Netali Borom Ndame

NETALI : Cheikhoul Khadim, entre mortification de l’âme charnelle et renoncement absolu aux biens mondains!

« Le très savant frère Abdoul Kâdir Al-Kumlayli m’a raconté une de ses conversations au sujet de notre Cheikh avec cheikh Baba Ben Hamdi qui lui a dit qu’une fois, pendant que le Cheikh était dans son hospitalité, il lui avait offert du lait sucré et il avait refusé de la boire à cause de sa douceur. « Et je n’ai cessé d’insister jusqu’à ce qu’il l’ait bu, dit-il. – Pourquoi refusait-il de boire du lait sucré ? lui ai-je demandé. – Pour mortifier son corps et maîtriser ses passions, répondit-il. – Pourquoi as-tu insisté alors en dépit du fait que son refus était fondé sur une juste raison ? lui dis-je. – C’est parce que rompre son habitude une seule fois n’aurait rien gâté » …

Observons qu’il est recommandé de bien manger des nourritures offertes par des hommes illustres, et ce en tout temps mais surtout au cours d’une hospitalité comme ce fut le cas de Shâfi’i et son hôte. C’est désirable puisqu’il réconforte et contente ces pieuses gens…

Le caractère scrupuleux du Cheikh se manifestait non seulement dans son attitude à l’égard des biens d’autrui : ceux des injustes et des commerçants usuriers, mais il s’étendait également à tous les gains de ses proches et de ses Mourides dont les sources étaient douteuses.

On lui amenait des milliers et des milliers d’offrandes d’argent et d’or à côté des centaines de charges de dromadaires et d’automobiles consistant en diverses espèces de denrées : mil, riz, pain, sucre, datte et raisin sec.

Dans sa maison, il accueillait ses compagnons avec hilarité, joie et bel agrément. Il mettait toutes les offrandes de côté et n’en prenait rien pour son usage personnel. Il dépensait tout sur les intérêts (définis par la Loi religieuse) conformément aux prescriptions du Livre et de la Sunna et conformément aux directives de l’inspiration privée « ilhâm » et le dévoilement authentique « kashf sahîh » qui l’amenaient à manifester parfois un intérêt particulier pour une offrande peu intéressante ou à une petite somme d’argent puisqu’il les prenait pour ce qu’elles symbolisaient et qu’il savait l’intention du donateur ; il réalisait la sincère intention qui l’animait. Pourtant il n’utilisait que très peu de ces biens. Telle est la conduite des pieuses gens.

Il me réservait souvent le reste de ses repas, et, dans un côté du plat, je voyais les traces de ses doigts comme ceux d’un enfant dont les doigts ne retiennent que les aliments qui s’y accrochent, et je me demandais s’il avait mangé. De surcroît, pour rompre son jeûne, il se contentait, des jours durant, d’une petite quantité de nourritures non appétissantes, et ce dans le seul but d’éviter l’abandon total de la nourriture. Par ailleurs, du fait de sa maîtrise de son âme charnelle, de ses passions et surtout de ses désirs, il est vraisemblable qu’il ne s’astreignait pas à cet exercice ascétique comme à une nécessité, mais pour se conformer à la Sunna de l’Élu (PSL). Celui-ci, à ce que nous savons, n’abandonnait la nourriture de manière extraordinaire qu’au cours des jours où il pratiquait le « wisâl » ou jeûne ininterrompu, qu’il interdisait d’ailleurs à ses Compagnons. »

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

Khadimrassoul.net

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