Netali Borom Ndame

NETALI : Cheikhoul Khadim entre abstention du proscrit, endurance et humilité!

(…) Quant à l’abstention du Cheikh des choses proscrites, il nous est loisible de n’y appliquer le terme « patience » que pour nous conformer à l’usage courant puisque le sens propre de la patience (sabr en langue arabe) est de contraindre son âme à s’abstenir de ce qui est interdit. Cela ne correspond pas à la patience qu’il pratiquait même au début de sa vie. En effet, l’abstention des choses prohibées était pour lui une habitude qui lui avait été inculquée par la Providence divine éternelle qui l’avait entouré depuis son enfance et grâce à laquelle les récits concernant la vie des pieuses gens tout comme les enseignements de la droite Religion étaient gravés dans son cœur, et grâce à laquelle également, il a adopté une attitude semblable à celle des naïfs à l’égard des richesses de ce monde et de ceux qui s’y attachaient et méprisaient les plaisirs les plus convoités et estimaient vain de réfléchir sur des choses opposées aux préoccupations des pieuses gens. La vanité des préoccupations autres que les leurs est indiscutable aux yeux de celui qui est élevé par les pieuses gens.

Pour ce qui concerne l’abandon par le Cheikh des choses douteuses, il refusait d’abord toute affaire dont le statut religieux ne lui était pas connu, comme nous l’avons souligné précédemment en citant notamment son refus d’utiliser les biens de ses parents.

Quant à son endurance du silence, de la veille et de la solitude, elle constituait un prodige des plus rares. Il ne parlait que pour mentionner le Nom de Dieu et instruire ses disciples. On n’a jamais entendu de sa part des propos oiseux, même au cours des causeries ordinaires et dans la familiarité qui accompagnait l’accueil d’un hôte ou d’un autre visiteur. Pour grande que fût sa familiarité avec ceux qui en était dignes, elle comportait toujours des leçons subtiles tirées du fonds de la Religion. Parfois il donnait une leçon ou un sermon sous forme d’une plaisanterie toujours vraie à l’instar de celles du Prophète (PSL) dont un hadith dit : « Il plaisantait mais ne disait que la vérité ». Un jour, au cours d’une de ses audiences publiques, il a fait du thé et demandé de la menthe ; on lui en a apporté des feuilles sèches. Souriant, il dit à celui qui les lui remettait : « Je ne suis pas des partisans du kadîd (médiocre), ni en matière de menthe ni en matière de Religion » ! Puis il ajoute : « Savez-vous ce que c’est le kadîd en matière de Religion ? C’est accomplir deux prières canoniques sans renouveler ses ablutions entre elles ». En évoquant d’abord le kadîd, il voulait en venir à souligner sa préférence de pratiquer les Préceptes divins de la plus parfaite manière.

Serigne Touba s’asseyait le plus souvent à même le sol. Un jour, il sortit et un Mouride se précipita pour lui étendre un tapis, mais le Cheikh s’assit par terre, et, souriant, il dit au Mouride : « Nous éprouvons du plaisir dans le contact direct avec le sol ». En réalité, ce contact n’est rien d’autre que la conformité de son extérieur à la lettre de ce Verset : « Et la terre, Nous l’avons déployée comme un tapis, et Nous l’avons parfaitement étendue » (51/48) et la conformité de son intérieur à son esprit, ce qui lui a permis d’observer parfaitement à la lettre et l’esprit ce texte (le Verset). Ajoutez à cela le plaisir qu’il éprouvait dans l’humilité et la soumission à Dieu Très-Haut que reflétait son rattachement à la terre, qui marque le plus grand abaissement.

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

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