Netali Borom Ndame

NETALI : L’abnégation du Cheikh dans l’acquisition du savoir utile !

Il m’est rapporté que le Cheikh n’était pas le plus rapide de ses parents à apprendre les leçons par cœur, mais il avait une mémoire plus fidèle et se consacrait mieux à ses études et ses autres objectifs. Il supportait la fatigue naissant de l’acquisition de la science d’une manière étrangement incompatible, en dépit de la paresse et du manque de motivation qui caractérisent les enfants surtout ceux du chef – comme ce fut mon cas avec mon maître ! Le Cheikh maintint cette conduite jusqu’à l’âge de maturité. Pendant ce temps, il put, grâce à des efforts inlassables, étudier de nombreuses disciplines de la science religieuse.

Ce qui vous permet de savoir la grandeur de ses préoccupations depuis son enfance, c’est son application à l’approfondissement de ses connaissances dans les disciplines de la science religieuse (tel que le fikh) ainsi que dans les règles disciplinaires et les sciences instrumentales telle que la grammaire, la prosodie, la philologie, la logique et les méthodes d’exégèse coranique : l’exégèse des ulémas et celle des gens des signes – les Soufis, les détenteurs de connaissances vérifiées. Comme certaines de ces disciplines n’avaient pas été étudiées de manière exhaustive chez les Noirs à cette époque-là et qu’il ne pouvait pas voyager à cause de ses devoirs de piété filiale, il se mit à se renseigner auprès des voyageurs maures au sujet des centres de science situés dans leur pays. Il discutait également avec eux afin d’apprendre les sciences qui lui manquaient et qui étaient enseignées dans les centres situés entre le pays des Noirs et la Mauritanie. Ces recherches aboutirent à la rencontre d’un homme appartenant aux Banu Daymane, un des fils de Sîdi Al-Fadil, l’honorable cheikh Muhammad Ibn Muhamadhni le plus honoré des seigneurs pieux. Il avait des esclaves affranchis à Ndiagne, village situé près de Patar où se trouvait l’école de Momar Anta Sali. Il fréquentait ces esclaves (affranchis) pour encaisser des taxes qu’il leur imposait.

Notre Cheikh fit sa connaissance, découvrit en lui un érudit en toute science et paracheva auprès de lui sa formation intellectuelle.

C’est pourquoi il surpassa les hommes de sa génération aussi bien dans les connaissances discursives dont découlaient renommée et pouvoir spirituel dans son pays que dans les connaissances gnostiques qui lui étaient exclusivement transmises par Dieu Très-Haut Dont le Nom est Béni.

Il se distingua aussi bien du commun des hommes que des notables par son attachement à ses devoirs religieux et la précision avec laquelle il observait les règles de conduite mystique… Dès lors, l’on commença à se moquer de lui ; les uns disaient : « Laissez-le trotter devant nous, bientôt il se lassera et sera laissé derrière nous ou se contentera de marcher avec nous ». Les autres croyaient qu’il n’avait quitté les ulémas de son pays que parce qu’il les méprisait, estimant que leur pratique de la Religion n’était pas suffisamment rigoureuse. Les uns et les autres étaient pourtant des ulémas pratiquants. Mais l’on ne s’accoutume jamais à l’extraordinaire. Ainsi était-il inéluctable de donner diverses explications au comportement du Cheikh en attendant que la vérité fût évidente. Elle le fut vite, car avant même d’atteindre l’âge de vingt ans, le Cheikh avait déjà retenu l’essentiel des sciences religieuses et paré sa conduite de l’application des règles de la vie mystique après avoir renoncé au clinquant de la vie mondaine et rompu avec ceux qui y tenaient.

Extrait Minanoul Bakhil khadim

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