Muharram, le premier mois de l’année musulmane, basé sur le croissant lunaire est marqué par de nombreux événements qui ont eu un impact considérable dans la vie des religions révélées.
Ainsi, la nuit de l’Ashoura (10ème jour de muharram) que les sénégalais appellent « tamkharite », regorge de souvenirs amesr pour les musulmans, car il marque la tuerie de certains membres de la descendance de l’imam Ali (qu’Allah l’agrée), quatrième khalife du Prophète Mouhammad (Psl). En effet les victimes de ce massacre furent l’imam Ousseynou fils de Alioune abou Talib et de Fatima Bintou Rassoul, en plus de 72 membres de sa famille et partisans par le khalifat Omeyyade à Karbala en Irak. En fait, Ousseynou, après la mort de Mouhawiya et l’accession au pouvoir de son fils Yazid, refusa de lui prêter allégeance. Par cet acte il souhaitait sauvegarder l’esprit et la lettre du Message de son grand-père contre la déviance du régime instauré par Mouhawiya et le système de monarchie héréditaire dans l’état islamique qu’il inaugurait à travers l’accession de Yazid. Il ne pouvait se résoudre à le laisser ruiner les fondations spirituelles et temporelles de l’islam. Les conditions particulièrement atroces de sa fin ont créé un traumatisme dont la communauté ne s’est jamais remis. Trahi par ceux qui lui avait prêté allégeance à Koufa, qui l’abandonnèrent face à l’ennemi, Ousseynou symbolise le courage et l’intégrité face à l’injustice politique.
Ceci étant, l’Ashoura regorgent des grâces et des bienfaits qu’il importe de connaître pour mieux en tirer profit en adoptant une conduite appropriée. Pour les dévotions, il est particulièrement recommandé de reciter la « Sourate Al Ikhlass » 1000 fois, de jeûner, de réciter le Coran, de prier, d’implorer le pardon du Seigneur, de faire des œuvres de charité, de se montrer solidaire avec les nécessiteux et les orphelins et de faire des largesses à l’endroit des membres de sa famille, de rendre visite à un malade, se recueillir sur les tombes des musulmans, entre autres. D’ailleurs c’est Le Prophète (Psl), lui-même qui a tenu à exhorter les musulmans à faire des œuvres pieuses le jour de l’Achoura en ces termes : « Cherchez à tirer profit au maximum des grâces de ce jour béni privilégié par Allah parmi les jours ; quiconque y observera le jeûne, Allah lui accordera une part de récompense de toutes les dévotions accomplies par les Anges, les Prophètes, les Messagers et les Martyrs ».
Ashoura est un jour universelle qui aura marqué l’histoire des prophètes comme l’illustres ces vers tirés de Massalikoul Jinan de Cheikh Ahmadou Bamba : « le dixième (10e) jour du premier (1er) mois possède des particularités qui lui sont propres, selon le rapport du connaisseur. C’est en ce jour que notre Seigneur avait pardonné à Adam, le père des créatures humaines qui fut le premier prophète. C’est ce jour que l’Arche de Noé, nous a-t-on dit, s’était immobilisé sur la montagne dite Jôdî. Il en est de même pour la mer fendue en faveur de Moïse, et Jésus-Christ naquit également en ce jour. C’est le jour où Pharaon fut noyé, et durant laquelle eut lieu la sortie des entrailles du poisson pour Jonas qui obtint par la même, le pardon d’Allah ; encore la sortie de Joseph du puits et Abraham l’ami d’Allah y fut sauvé du feu qu’on avait allumé à son passif. Il en est de même pour ce qui est de l’ascension de l’éminent Idriss et celle de l’Esprit d’Allah fidèle, Jésus fils de Marie. C’est aussi en ce jour qu’Allah a accordé à David la rédemption de tout ce qu’il avait commis. C’est également ce jour qu’on habille la maison sacrée d’Allah que salut et paix soient accordés à tous ces Prophètes. »
De ce fait, Ashoura symbolise la miséricorde sous toutes ses formes. Ainsi il est fortement recommandé en ce jour de se rendre auprès des hommes de Dieu aux fins de se purifier, de profiter de leur grâce, de bénéficier de leurs prières, de tirer agréments de leurs êtres si divinement animés.
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