De son vrai nom Serigne Mohamed Mbacké, Serigne Mbacke Sokhna Lô est né à Touba en 1934. Il était le fils aîné de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, qui fut le premier petit-fils de Serigne Touba. Petit-fils de Lat Dior Diop de par sa grand-mère il était également descendant des érudits de Ndame par sa mère Sokhna Lô Diop.
Il entama son apprentissage du Coran auprès de Cheikh Mouhamadou Moustapha, son grand père, à Taïf, avant d’aller continuer ses études pour la mémorisation du livre Saint à Darou Rahmane auprès de Serigne Ibra Dieng dont l’érudition est restée célèbre. Il fit ensuite le voyage vers la Mauritanie et l’Algérie afin d’y parfaire sa formation. Ce qui a fait certainement de Serigne Mouhamed Mbacke un grand érudit doublé d’un homme de culture ouvert au monde.
Serigne Mbacké Sokhna Lo était un chef religieux qui a assumé tout au long de sa vie avec la plénitude de sa dignité et de sa mission sacerdotale, sa fonction de chef spirituel pleinement engagé à la promotion de tous les aspects de la vie au Sénégal. Comptant des disciples dans toutes les chapelles politiques, il aimait se placer dans une position de stricte neutralité et l’affirmait ainsi : « Je ne suis d’aucun parti politique, ni ne soutien aucun candidat. Ma seule préoccupation, c’est que le Sénégal aille de l’avant. Je suis avec quiconque pose des actes pour faire avancer notre pays ». Sa mission fondamentale était d’œuvrer pour un Sénégal prospère et fort dans une Afrique unie respecté
Sa vaste culture, sa sagesse, sa générosité, son amour du travail étaient tels que nombreux sont ceux qui aimaient sa compagnie.
Serigne Mbacké a réalisé des merveilles, en donnant un cachet particulier aux activités de la Fédération des Groupements Religieux et Culturels des disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, créé par son illustre ascendant Serigne Cheikh Gaïndé Fatma. En effet, ces entités (Sections, Willaya jeunes et femmes) qui s’identifient aux villages et villes de leurs membres, sont de véritable organisations de développement économiques, culturelles, éducatives et sociales, qui ont à leurs actifs l’implantation de plusieurs écoles dans beaucoup de localités du pays et de la sous-région, le développement d’activités agricoles, d’élevage etc., ceci au profit de ceux qui en ont besoin, par exemples ses membres qui n’ont pas un emploi rémunéré.
En éducateur humble Serigne Mohamed Mbacké recevait les disciples et les entretenait de Dieu et de son Prophète en leur rappelant les vertus qui sont les seules aptes à faire d’eux des mourides sincères. Il insistait beaucoup à ce que la solidarité et l’entraide soient les piliers, la base d’action de toutes les fédérations de disciples qui sont sous sa charge.
Pour Serigne Mbacké Sokhna Lô, les recommandations de Serigne Touba sont celle de Dieu, il les respectait scrupuleusement et les faisait aussi suivre à l’ensemble de ses disciples. Partout où il passait il semait la foi, l’amour du travail et de son prochain dans les sentiers de Dieu conformément à ceux qui l’ont précédé. Il demeurait ainsi un défenseur sans faille des valeurs mourides, tout en se référant en toute occasion au fondateur de la confrérie. Partout où il est passé dans le pays et à l’étranger le cheikh a revigoré la foi musulmane, redonné aux talibés leur dignité et leur personnalité.
En plus de cela, sa générosité était inégalable et hors du commun. Pour lui la générosité ne se limite pas à ce qu’il appelait « faire son devoir » car, selon lui, aider son prochain est un devoir naturel et ne peut pas être considéré comme de la générosité. Son entendement de la générosité était plus large et allait jusqu’à aider des gens dont on est surs ne disent pas la vérité par rapport à leur requête.
En 2005, il fut rappelé à Dieu à Taïf, situé à quelques kilomètres à l’Est de Touba, où il sera d’ailleurs inhumé, laissant ainsi un sentiment profond de tristesse.
Puisse le Seigneur agréer l’œuvre de cet illustre arrière-petit-fils de Cheikhoul Khadim, qu’il aura honoré toute sa vie durant!
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