L’intention est, du reste, la pierre philosophale de l’action, comme allusion y a été faite dans cette « hadith » rapportée dans les recueils de traditions authentiques : « Les actions valent par l’intention » … Ce mot provenant du Législateur ne laisse aucun doute sur la force efficace de l’intention des gens sincères et véridiques.
Mais, que la véracité est rare !
En réalité, elle ne peut être acquise par quelqu’un qui accorde une part, si petite qu’elle soit, de ses préoccupations à une créature.
Le grand Mouride Cheikh Ibrahima Fall, qui fut d’ailleurs un des hommes de bonne intention, dit : « Quand je me suis présenté au Cheikh pour lui prêter serment d’allégeance, je lui ai dit : « Je n’ai quitté ma maison que pour chercher un guide en qui je trouverais une lueur de vérité qui écarte les ténèbres et dévoile les signes de la Vérité. Je crois que, si, au lieu de trouver un tel guide, je ne trouvais que sa tombe, la véracité de mon intention me ferait parvenir à mon objectif. Je vous prête serment de n’acquérir rien de ce monde et de me préoccuper exclusivement de Dieu et de la Vie future ».
Alors, notre Cheikh lui dit, poursuit-il : « Ô, Ibrahima ! Quant à moi, si je n’avais trouvé des traces du Prophètes (PSL) que ces étoiles et le ciel et qu’il soit établi de manière authentique que celui-ci les regardait, j’aurais été sûr que mon intention à son service et mon amour pour lui m’assureraient la satisfaction de mes besoins et la conduite dans la bonne Voie conformément au meilleur destin que Dieu Très-Haut à réservée à celui à qui Il a donné la foi et l’amour en Lui. Cela dit, j’agrée votre serment et vous tiens à obéir aux ordres et à éviter les interdictions et à orienter votre préoccupation vers Dieu. Mais n’attendez de moi dans cette vie ni abri protégeant du soleil ni aucun autre bien matériel ».
(…) Quelques années après son affiliation à la Voie du Cheikh, Ibrahima Fall vit se réunir autour de lui des milliers de postulants soumis à lui ainsi que d’autres dizaines de milliers. C’est d’ailleurs grâce à lui que des milliers de scélérats appartenant aux familles royales du Cayor, du Baol et du Sine et leurs suites se convertirent à l’Islam.
Que Dieu est Transcendant ! Lui Qui donne ce qu’Il veut à celui qui Lui plaît ! … Adama Gueye et Ibrahima Fall avaient renoncé aux biens de la vie d’ici-bas bien que Dieu les leur eût offerts ; ils aspiraient à Dieu Qui leur fit oublier leurs propres personnes et les éternisa grâce à la connaissance gnostique.
Ibrahima Fall et Adama Gueye étaient les premiers mourides à qui le Très-Haut, par Sa Grâce, a donné des richesses sans qu’ils les eussent demandées. C’est d’ailleurs pour leur renoncement qu’ils ont réussi, grâce à l’Assistance de Dieu, à Le remercier par des dépenses au profit des besogneux, par de généreuses œuvres de bienfaisance, par la réconciliation [des adversaires] et par des présents destinés aux pieux, faits dans lesquels personne hormis les Compagnons et leurs successeurs immédiat n’a pu les égaler…
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
Khadimrassoul.net