Né la 27ème nuit du mois lunaire de « Rajab », en l’an 1888 du calendrier grégorien, à Darou Salam, Serigne Fallou Mbacké est le fils de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme et de Soxna Awa Bousso.
Il a effectué son apprentissage du Saint Coran à Darou Halimoul Qabir plus connu sous le nom de Ndame, chez Serigne Ndame Abdourahmane Lô qui a été d’ailleurs son formateur en ce domaine. Par la suite, Serigne Fallou appris les sciences islamiques auprès de son oncle Mame Mor Bousso et de Mame Thierno Birahim Mbacké.
Très distingué par l’amour inconditionnel qu’il portait à son vénéré père, Serigne Fallou Mbacké n’a jamais manqué l’occasion de renouveler son engagement au service de Cheikhoul Khadim, et a toujours posé des actes forts qui témoignent de sa foi en Khadimou Rassoul.
L’histoire nous raconte qu’un jour à Thiéyène djolof, Serigne Touba avait réuni Serigne Fallou, Serigne Mouhamadou Moustapha le frère ainé de celui-ci, et leur cousin Serigne Mor Rokhaya Bousso, entre autres, et leur dixit : « Je ne suis ni le père, ni le frère, ni l’oncle d’aucun d’entre vous. Je suis une créature voué au service de son Seigneur et ceux qui auront choisi de suivre le chemin tracé par mon Seigneur, ceux-là seuls seront mes fils, mes frères, mes neveux et mes disciples ». C’est au terme de ce discours que Serigne Fallou Mbacké, en guise d’engagement indéfectible de demeurer au service du Cheikh et pour confirmer son allégeance, affirme ces propos dans un poème : « Nos espérances reposent en toi, ô toi qui nous a ouvert les portes de la Félicité. Je t’échange en ce jour mon rang de fils en contrepartie de l’honneur d’être ton disciple ». Souhait qui lui a été accordé par Cheikh Ahmadou Bamba. En véritable assesseur, Cheikh Mouhamadoul Fadal entretenait une relation très harmonieuse qui dépassait même la consanguinité, avec toute la famille de Serigne Touba.
Devenu khalife en 1945, il eut l’insigne bonheur d’inaugurer la Grande Mosquée de Touba après s’être engagé corps et âme dans l’aboutissement de la construction qu’avait entamé son frère Cheikh Mouhamadou Moustapha.
Son khalifat est encore évoqué comme étant une période faste pour le pays. Surnommé affectueusement Baye Galass, Serigne Fallou Mbacké a marqué tous les esprits de toutes confessions religieuses, toutes les personnes de tout ethnie confondue qui ont eu à le côtoyer, de par sa générosité, son humour, sa simplicité, son orthodoxie et son charisme…
Il faisait l’unanimité autour de lui, aussi bien pour ce qui est des familles religieuses du pays et de la sous-régions, mais également au niveau des hommes politiques et du peuple ; sur ce sa relation avec Léopold Sédar Senghor, qui fut d’une religion différente, témoigne sa tolérance et sa magnanimité envers les hommes, peu importe leur appartenance culturelle ou religieux.
Son pouvoir mystique était incommensurable et incontesté. Tout ce qu’il disait se réalisait au point qu’on le surnomma « borom na am mou am ».
Serigne Fallou Mbacké disparu dans la nuit du 06 août 1968, après une vie entièrement dévoué au service de Cheikh Ahmadou Bamba.
Puisse le Tout-Puissant pérenniser son œuvre au profit de sa famille et des générations à venir.
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