Situé dans la région de Louga, département de Kébemer le village de Mbacké Kadior fut créé par Mame mor Anta Sali Mbacké, le père de Cheikh Ahmadou Bamba, en 1880. Toutefois, il n’y aura vécu que 3 années avant de rejoindre sa dernière demeure.
Cheikhoul Khadim restera à Mbacké Kadior pendant 2 ans dans le dessein d’aider les disciples de son regretté père à approfondir leurs connaissances. Quelques temps après, le Cheikh révéla aux disciples que le Prophète Mohamed (psl) lui est apparu et lui a ordonné d’entreprendre une autre forme d’éducation à savoir celle spirituelle qui incombe, au-delà de l’enseignement livresque, un engagement pour la religion et une quête permanente de l’agrément de Dieu par l’acte. Suite à cela certains disciples, qui n’étaient préoccupé que par l’acquisition de connaissances s’en allèrent, tandis qu’une bonne partie sont resté et ont ainsi fait allégeance au Cheikh à l’image de Serigne Adama Gueye, Serigne Ibrahima Sarr Ndiagne, Serigne Darou Assane Ndiaye, Serigne Massamba Diop Sam entre autres. On assiste ainsi à la naissance de la Mouridiyyah qui signifie la voie qui mène vers Allah.
C’est également à Mbacké Kadior qu’a eu lieu la mythique rencontre entre Cheikhoul Khadim et son éminent disciple Cheikh Ibrahima Fall. C’est Serigne Bassirou Mbacké qui nous a d’ailleurs rapporté les propos qu’ils ont eu à échanger lors de ce jour mémorable en ces termes : « Cheikh Ibra Fall dit : J’ai tout abandonné, tout quitté, renoncé à tout, pour chercher un Maître qui peut m’assurer l’accès au voisinage du Seigneur […] Si d’aventure je ne le trouverais pas en vie, je chercherai à identifier son mausolée. Et là, sur ce lieu sacré, avec une détermination inflexible, je consacrerai le reste de mon existence en dévotion et en actes si méritoires que Dieu m’accordera à coup sûr, le bénéfice du service que j’aurais accompli à ses côtés si je l’avais trouvé vivant. A présent je fais acte d’allégeance auprès de toi. Je proclame que, de ce bas monde, je ne veux même pas, en biens, l’équivalent du poids d’un cheveu. Mon unique préoccupation est Dieu et ma demeure dans l’Au-delà.
A ces propos qui traduisent la profondeur et la sincérité de l’allégeance de Cheikh Ibra, Serigne Touba répondit : Sache Ô toi Ibrahima Fall, que nous avons la même résolution. Mon guide, mon phare est mon maître Mohamed (psl). Si d’aventure, je n’avais trouvé sur cette terre rien qui atteste de son existence, comme le Coran, les Hadiths, etc., il me suffira de la certitude que le même ciel, les mêmes astres que je vois ont, un jour, surplombé son auguste personne, pour me consacrer à son service. Et j’affirme que, par ce service, j’aurai obtenu l’agrément de DIEU. J’agrée donc ton allégeance, mais à une condition : tu exécuteras à la lettre tout ce que je te commanderai et tu éviteras soigneusement tout ce que je t’interdirai. Plus rien de ce bas monde ne sera ta préoccupation. Seul Dieu occupera tes pensées et remplira tes intentions. (…) La raison est que, si tu veux obtenir la réalisation des vœux que tu as exprimés, tu ne dois plus rien désirer de ce monde périssable. »
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