Yoone Wi

YOONE WI : L’histoire de Serigne modou Lô Isseu

Descendant de l’illustre Gaydel, Serigne modou Lô Isseu a vécu, selon les témoignages de certains de ses fils, entre 1876 et 1953 soit 77 ans. Son père Dame Khoudia Diabou est l’un des fils de Gaydel. Sa mère Sokhna Isseu Dieye Diop est fille de Ahmadou fa khoudia, fils de Ndiaga Isseu, fils de Mactar Ndoumbé Diop fondateur de Coki. Ses frères ainés furent Serigne Mor Isseu Diop fils de Lat-Dior, ensuite Serigne Massamba Mbacké avec qui il était très proche. Il avait Comme petit frère : Serigne Amsatou Lô de Ngabou, Serigne Abdou Karim Lô et Serigne Ibrahima Lô. Tous ces fils de Sokhna Isseu étaient des figures de proue du mouridisme naissant.

Serigne Modou Lô Isseu a très tôt maitrisé le Saint Coran et les sciences religieuses à savoir : la jurisprudence islamique, la sémantique, la théologie musulmane et le soufisme. Il fut un fin-lettré et avait partagé la même « daara », à plusieurs reprises, avec Cheikh Massamba Mbacké.

Il a fait acte d’allégeance à Serigne Touba alors qu’il était tout jeune et qu’il venait juste de terminer ses études. En cette période, le Cheikh venait de quitter le Djoloff pour s’installer à Daroul Manaane au Kayor. Après son allégeance, Serigne Modou Lô Isseu suivit Serigne Touba, et depuis lors il n’a jamais songé retourner chez lui. Cet acte matérialisait ainsi son engagement à servir Khadimou Rassoul et constituait une preuve de son désintéressement des choses de ce bas monde.

Durant cette période son frère Serigne Massamba était chez Mame Thierno Birahim Mbacké qui assurait l’enseignement et l’éducation spirituelle de bon nombre de disciples. Mame Thierno et Serigne Modou Lo Isseu étaient liés par leur grand-père maternel Ahmadou fa khoudia qui était le père de Sokhna Faty Isseu diop et de Sokhna Isseu Dieye Diop ; Sokhna Faty Isseu étant la mère de Mame Thierno Birahim Mbacké.

Serigne Modou Lo Isseu a séjourné pendant 3 ans dans ce « daara ». Après cette expérience, Khadim Rassoul lui confia un autre « daara », cet fois ci pour une durée de 5 ans ; et il en était ainsi jusqu’à son retour d’exil du Gabon.

Après l’exil en Afrique centrale, Serigne Touba a été de nouveau déporté en Mauritanie. Durant ce second exil, cette fois-ci en pays frontalier du Sénégal, Cheikhoul Khadim avait envoyé une lettre à Mame Thierno Birahim, dans laquelle il réclamait la venue de Serigne Modou Lô Isseu en Mauritanie auprès de lui. A la réception de la lettre Serigne Modou Lo quitta ses proches sans même les avertir. A son arrivée en Mauritanie auprès de Serigne Touba, ce dernier lui notifia l’agrément qu’il venait d’obtenir de Dieu, de son prophète (PSL) et de tous les autres responsables auxquels il avait été confié.

 Il lui restait alors l’agrément de Khadim Rassoul.

 Durant ce premier séjour en Mauritanie, Serigne Modou Lô Isseu s’adonnait à toutes formes de travaux pour le compte de khadim Rassoul et dormait la nuit devant la tente dans la quelle Serigne Touba se retirait. Il s’acquittait de tous les services dont avait besoin le Cheikh et ceci jusqu’au jour où celui-ci lui notifia l’ordre de retourner à Diourbel au Sénégal.

De ce séjour, il acquit une première expérience concernant le chemin qui mène à la Mauritanie et les difficultés et dangers qui existaient sur cette route.

Quelques temps plus tard, toujours durant son séjour en Mauritanie, Serigne Touba envoya une requête aux disciples qui était à Diourbel : elle consistait à transporter une malle remplie de ses bagages en Mauritanie mais avec des conditions exceptionnelles. En effet le maitre Khadim Rassoul exigeait que cette malle ne soit pas transportée par charrue ni à dos de chameaux et elle ne devrait pas toucher le sol durant tout le voyage.

Parmi les grands disciples qui étaient à Diourbel ce jour-là, Serigne Modou Lo Isseu fut celui qui a pris l’engagement de remplir cette mission. Il déclara à cet effet que même si son physique n’était pas à la hauteur, sa volonté et sa conviction lui permettraient d’accomplir cette Tâche. Et comme raison il évoqua que le rang de serviteur privilégié du prophète qu’avait obtenu Serigne Touba n’était pas dû à son physique.

Il porta alors la malle sur sa tête en direction de la Mauritanie pour y retrouver khadim Rassoul. Cette route était parsemée d’obstacles de toutes natures (bandes armées, lions féroces). Durant son périple, Il subit des peines inexplicables et de toutes formes comme l’attaque d’une bande armée qui finit par le blesser par une flèche dans le ventre. Secoué par la fatigue et les douleurs, Serigne Modou Isseu n’a jamais pensé mettre la malle de Khadim Rassoul à même sol pour ne pas faillir aux recommandations de son maitre.

A son arrivée en Mauritanie, Serigne Touba, après des jours d’attente, l’accueillit à bras ouverts, les larmes qui coulaient le long de ses joues, en compagnie des autres disciples. La malle qu’il portait s’était tellement agrafée à sa tête qu’en le dépossédant de ce fardeau, une majeure partie de ses cheveux fut arrachée. Et pour soigner la blessure au ventre causée par les agresseurs, Serigne Touba enleva la flèche et prépara des soins de ses mains bénites, avant d’entourer la plaie de Serigne Modou Lô isseu par son propre écharpe.

Ce jour fut pour ce descendant de Gaydel celui de la grâce et de l’agrément.

Aussitôt, khadim Rassoul lui demanda de formuler tous ses vœux pour qu’il les réalise à l’instant. Serigne Modou Lô Isseu lui répondit qu’il ne voulait rien des choses de ce bas monde même pas une natte. Il lui déclara ensuite : « mon vœu le plus cher est que le jour du jugement dernier, je puisse sauver tous les disciples mourides en les menant au paradis » khadim Rassoul lui répondit que ceci était déjà réalisé et Il lui demanda de formuler un autre vœu. Pour cette dernière requête Serigne Modou Lo Isseu répondit qu’il ne voulait rien de ce bas monde et que seul Son Être (lui Cheikhoul Khadim) était ce qui l’importait dans cette vie, et que tous ses bienfaits et grâces ne soient dévoilés qu’au jour du jugement dernier.

Malgré le fait qu’il n’ait formulé aucun vœu, il fut comblé de grâces par le Cheikh qui lui fit savoir que parmi ses petits-fils, il fera apparaitre un petit fils qui portera en triomphe cette récompense et sa reconnaissance. Ensuite Serigne Touba lui fit savoir que toute personne qui verra la cicatrice causée par la malle sur sa tête serait épargnée des flammes de l’enfer, de même que quiconque pose son pied là où ce membre de sa descendance laissera son emprunte piédestal.

Plusieurs événements sont venus confirmer ces grâces qu’il venait d’obtenir. Par exemple, durant un Gamou qui se tenait à Mbakhou khoy, alors qu’il était entouré de monde, ne portant ni bonnet ni foulard, un disciple lui donna en cadeau un coq. Il réceptionna le cadeau et ordonna aussitôt sa cuisson. Au bout de quelques moments il demanda si le coq était prêt mais on lui fit savoir que le coq n’était pas cuit bien que toutes les conditions étaient réunies. Il dit à l’assemblée que le coq ne pourra jamais être cuit car il a vu la cicatrice sur sa tête et demanda aussitôt qu’il soit enterré.

Serigne Modou Lo Isseu faisait partie des plus grands disciples de khadim Rassoul.

Il ne s’égarait jamais dans ses relations avec ses condisciples. Il consacra toute sa vie à adorer Dieu d’une manière rigoureuse et selon les recommandations de Cheikhoul khadim.

Il a créé plusieurs villages pour mieux servir le Cheikh. Certains de ces villages étaient des sites d’accueil, et les autres destinés à recevoir la récolte. On peut citer les villages de Ndame, Ndame Maréma, Keur Samba Khari, Bâle. Il avait aussi des champs qu’il cultivait près de Darou Moukhty durant 5 ans. Il fonda aussi le village de Darou Karim qu’il donna en cadeau à son frère Serigne Massamba des années après. Les autres villages sont : Ngabou, Afé Ngouy, Touba Tawfekh et Ndamouk Ndiounob (le plus populaire car c’est là qu’il regroupait toute sa récolte avant de la faire parvenir à Khadim Rassoul). Ndiounob est un mot wolof qui signifie « grand grenier ».

A chaque instant il comblait Serigne Touba de cadeaux. Il a visité plusieurs villes du Sénégal à savoir Louga, Thiès, Dakar, Kaolack, entre autres, à l’exception de la Casamance.

En 1944 on avait un jour annoncé son décès, ses proches préparèrent alors son corps la nuit pour voir l’enterrer avant l’aube. A l’approche de l’aube on entendit sa voix dans le linceul. Il demanda pourquoi on l’avait mis dans un tel état, et ordonna le regroupement de tous les disciples du village pour apporter la lumière sur ce silence qui n’était qu’un « voyage spirituel ». Il fit alors savoir à toute l’assemblée que c’est Dieu qui avait fit appel à lui. Il continua son sermon en parlant de ce qu’il avait vu au cours de cette ascension, son séjour au paradis, dans les cieux et de la vie dans l’autre monde. Il termina ce sermon en parlant de Khadim Rassoul, du prophète et de Dieu le Tout Puissant.

Chaque vendredi, il sermonnait après la prière de la mi-journée jusqu’au crépuscule.

Après le retour de Khadim Rassoul au paradis, les relations qu’il entretenait avec les fils du Cheikh étaient des meilleures. On se rappelle des témoignages de Serigne Saliou et de Serigne Fallou à son égard.

Serigne Saliou Mbacké a d’ailleurs raconté à l’un de ses petits fils, en l’occurrence Serigne Khadim Lô Gaydel que la majeure partie de la biographie de Serigne Touba lui avait été raconté par Serigne Modou Lô Isseu.

Serigne Fallou avait déclaré pour sa part que tous les agréments et grâces que Serigne Modou Lô Isseu avait reçus de Serigne Touba, il les avait obtenus à la sueur de son front. Le second khalif de Serigne Touba avait également dit que Serigne Modou Lô Isseu était le seul disciple qui n’avait jamais reçu de corrections ou de reproche de la part de Serigne Touba.

Serigne Bassirou Mbacké était non seulement son ami mais il avait fait de Serigne Modou Lô Isseu son confident.

Quant à Cheikh Ibrahima Fall, il a destiné sa dernière sortie officielle à Serigne Modou Lô Isseu en lui rendant visite à Ndame Ndiounob en 1930.

Un jour dans la résidence à Diourbel, khadim Rassoul demanda qu’on lui prépare du thé parce qu’il avait reçu la visite de l’ange Gabriel. Le Cheikh ajouta que celui qui le préparerait, doit être un homme sans péchés. Ceux qui étaient dans la maison essayèrent de trouver Serigne Massamba qui était apte, mais en vain. Quelques instants après khadim Rassoul leur demande si seulement un des fils de Sokhna Isseu n’était pas dans la maison car ceux-là, n’ont jamais péché et sont tous venus au monde avec le rang de « Khoutbou zaman » (représentant de Dieu sur terre).

Durant les 77 années qu’il vécut, Serigne Modou Lô Isseu avait obtenu des dons précieux tel que le « Koun fa Yakoun » ; ce qui lui a valu le sobriquet de « Diar Sak Gui » en wolof (on passe et on se sert). Il a aussi ressuscité des morts.

Ceci dit, de son vivant il n’acceptait jamais qu’on révèle ses dons et secrets spirituel car son statut de disciple est ce qui prévalait le plus dans toutes les situations.

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