Netali Borom Ndame

NETALI : Les activités du Cheikh durant les premières lueurs du mouridisme

« Ahmadou Bamba ayant reçu l’ordre de promouvoir l’éducation spirituelle et obtenu l’approbation de ses disciples, leur faisait subir des exercices de mortification, la faim, les travaux fréquents, le Zikr fréquents consistant dans la répétition de la formule:  » Il n’y a point de Dieu que Dieu » et la déclamation de ses poèmes, le maintien de la propreté rituelle et l’isolement notamment se tenir à l’écart des femmes.

 Grâce à ses pratiques, ils surpassèrent leurs semblables au point de pouvoir sacrifier biens et âmes pour complaire à Dieu. « Certes, Dieu a acheté aux croyants leurs biens et leurs âmes contre le Paradis… » (Le Coran 9:112).

Tels furent les rapports entre le Cheikh et ses disciples depuis le début de l’année 1301/1884 jusqu’à son départ de Mbacké-Cayor et son installation à Mbacké-Baol au cours de la même année. Il passa dans cette ville des années pendant lesquelles les hommes affluaient vers lui de tous bords les uns voulaient adhérer à sa voie, d’autres voulaient lui offrir des présents, d’autres enfin sollicitaient des prières. Le chemin conduisant à sa demeure en était devenu aussi animé que celui menant au marché. Pendant les quatre années suivant son installation à Mbacké-Baol, sa renommée s’était tellement accrue que hommes distingués et gens du commun s’étonnaient de lui. Il les avait alors dépassés.

A cette époque, il effectua des voyages dans les provinces voisines allant du Saloum à Walo-Barak. Au cours de ces voyages, il rencontra les grands chefs religieux de ces contrées, visita les tombes de leurs saints hommes, reçus l’ijâza (1) de leurs cheikhs et s’instruisit des « Wird » (2) qui étaient pratiqués. Il se rendit également auprès de la famille du Cheikh Sidya dont il visita la tombe à Tindawh. De même il rendit visite à son fils Cheikh Sidiya Baba à Mimoin, s’instruisit auprès de lui, versifia la chaîne initiatique quadririte depuis Cheikh Baba jusqu’à la fin de la chaîne et fit l’éloge de cette famille. C’est pourquoi un grand chef religieux maure demanda plus tard qui était son maître. Quand Ahmadou lui répondit que c’était le Messager de Dieu (P.P.S.S.L), le maure lui dit: « Pourquoi alors as-tu manifesté tant de vénération à l’égard de la famille du Cheikh Sidiya et pourquoi les as-tu faits des éloges? »

– Je fus alors comme un aveugle à la recherche de la bonne direction, mais incapable de distinguer celui qui sait bien diriger de celui qui ne le sait pas. Quand le chef suprême de la communauté islamique se révéla à moi et m’attira vers lui grâce à la Providence et à sa propre bienveillance, les intermédiaires en dehors de lui me parurent inutiles. J’ai toutefois maintenu avec eux des relations d’amitié pour complaire à Dieu et pour s’entraider en lui.

 En effet, l’attitude de la famille de Cheikh Sidiya à son égard postérieurement à cette époque corrobore ses propos. Car ils étaient pour lui comme des fils, et lui pour eux comme un père qui leur prodiguait des dons que ni souverain n’avait donné à ses protèges, ni chef spirituel à ses adhérents. D’où Cheikh Sidiya Baba lui dédia des poèmes et des vers isolés atteignant des centaines. En voici quelques-uns:

« Cheikh Ahmad est un bienfait

Que leur Seigneur a accordé aux hommes

Le Cheikh n’est qu’une faveur

Que Dieu nous a accordée, un de ses signes »

 Ces deux vers suffiraient à eux seuls pour prouver la grandeur et la sainteté de ce Cheikh parce que dits par un grand homme qui n’exagérait ni ne vendait sa poésie à la manière des poètes; car il parlait uniquement sur l’ordre de Dieu et pour lui complaire. Que Dieu récompense l’un et l’autre par le bien pour les services qu’ils se sont rendus réciproquement. Qu’il bénisse leur postérité et perpétue leur héritage jusqu’à l’entrée au Paradis promis aux pieux croyants. Amen! »

Extrait Irwahou Nadim

Khadimrassoul.net

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