Netali Borom Ndame

Serigne Abdoul Ahad Mbacké : le culte de la vérité et du travail honnête


Quand, en 1914, naquit à Diourbel Serigne Abdoul Ahad, celui qui allait devenir le troisième Khalife Général des Mourides, Cheikh Ahmadou BAMBA, prenant à témoin ses plus proches disciples déclara :  » Priez pour lui afin qu’Allah lui accorde longue vie car, en lui, je place un espoir immense . « 
Cheikh Abdoul Ahad avait bien conscience de sa mission et de son devoir par rapport à cet espoir de son vénéré père. Lors d’un sermon mémorable il disait : ’’ je prie DIEU qu’il reprenne mon âme s’il me viendrait l’idée un jour de ne pas réaliser cet espoir placé en moi.’’
Il n’est pas donc surprenant que Baye Lahad, comme on l’appelle affectueusement ait laissé à la communauté un héritage inépuisable dans tous les domaines de la vie.
La mémoire collective retient de lui le souvenir d’un homme sobre dans sa vêture, très convivial et serviable envers son prochain, mais opiniâtrement arc-bouté sur la Vérité. Il était connu que, personne, pût-il s’agir de la plus haute autorité qu’on puisse imaginer ou du parent le plus proche, ne saurait trouver grâce ou compréhension protectrice auprès de lui s’il est dans le tort.
Dans un sermon mémorable, il a montré jusqu’à quel point le musulman doit pousser sa volonté de se conformer à la vérité. Il disait que le musulman doit se retrancher opiniâtrement dans la Vérité qu’il soit dans la sécurité d’un environnement qui partage ses convictions ou face à l’hostilité des détracteurs. Ce qui est déterminant, dit il, c’est le résultat car la constance dans ce qui est juste engendrera ce qu’il y a de meilleur.
Il disait également si le croyant par sa constance dans le service de DIEU réussit à gagner l’agrément divin, nulle entreprise humaine, nulle coalition, fût-elle dotée des moyens les plus sophistiqués, ne saurait lui causer le moindre préjudice. Par contre rien ne peut préserver une créature de la sanction divine si elle a le malheur d’avoir contrevenu à la Loi. Pas même l’approbation humaine la plus unanime, encore moins les témoignages les plus élogieux de ses semblables.
 » Gnakk Caaxaan  » est un autre surnom par lequel Serigne Abdoul Ahad a été, de façon fort éloquente, désigné pour signifier que tout en lui exècre les faux-fuyants, la simulation, la dissimulation, la duplicité. On rapporte que, ce surnom, il l’a apprécié très positivement, comme un hommage à son amour de la vérité, autrement dit, à son attachement indéfectible au legs de son Père et de ses illustres prédécesseurs au Khalifat.
Le culte du travail honnête
Cheikh Abdoul Ahad Mbacké a une connaissance si pointue de l’œuvre de son vénéré Père et une considération si profonde, que sa vie est la parfaite illustration des enseignements qu’elle véhicule. Cheikh Ahmadou BAMBA enseigne à ses disciples le culte exclusif de l’Unique et une pratique fondée sur la Sunna. La connaissance approfondie des textes sacrés (Coran, Hadiths, Sciences religieuses, etc.) est évidemment un préalable incontournable, dans l’esprit du Cheikh qui, parallèlement, a élevé au rang de dogme sanctifiant, le travail honnête.
Il est maintenant facile de comprendre pourquoi, pendant le long magistère de Serigne Fallou son prédécesseur (1945 à 1968), Serigne Abdoul Ahad ait, dans une discrétion, un effacement frisant parfois la recherche de l’anonymat, consacré sa vie au travail en s’évertuant à ne vivre que du fruit honnête et licite de son travail. Son statut de fils du Maître l’autorisait pourtant, s’il l’avait voulu, à vivre dans l’opulence des offrandes (adiya) des disciples mourides. Cependant il a préféré, en talibé parmi les talibés, exercer de ses mains, toute forme d’activités pour vivre de sa sueur.
En talibé exemplaire, on l’a vu, agriculteur émérite, manier lui-même dans ses champs, les instruments aratoires, avec dextérité et maîtrise. Sa productivité fut telle que dans ses exploitations de Touba Bélel, de Bokki Barga, de Kadd Balooji, de Mbara Dieng, il a gagné les galons de premier agriculteur.
Il a exercé le métier de commerçant, cependant sans jamais encaisser de ses clients plus qu’il ne lui est dû. Il a même tâté du transport en commun. A l’évidence, une telle volonté de  » mettre la main à la pâte  » dénote chez lui, la volonté de s’assurer des revenus à la sueur de son front.
Cette période de  » galère  » a permis à Baye Lahad d’engranger une extraordinaire somme d’expérience, une connaissance approfondie de la nature humaine, toutes choses qui, fécondées par la sagesse insondable puisée du terroir wolof, lui seront d’un concours inestimable pour la gestion de la Communauté, quand vint son tour d’exercer le Khalifat.
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