« À tout instant, Cheikhoul Khadim s’est distingué par
son dévouement perpétuel à l’enseignement de la science utile (celle qui
inspire au savant la crainte de Dieu, le Créateur des serviteurs) qui s’est d’ailleurs
manifesté par l’ouverture d’innombrables Daaras et surtout l’écriture de
milliers de livres. Même durant son exil en Afrique central, il ne cessa de
réitérer cet appel à l’éducation. Dans une lettre adressée à son frère Cheikh
Ibra Faty, en provenance du Gabon, le Cheikh dit : « J’ai ordonné à tous ceux
qui me suivent pour l’amour d’Allah le Très Haut le Généreux d’apprendre les
principes de base de l’islam, la crainte révérencielle envers le Seigneur, les
lois de la pureté, la prière, le jeûne et autres obligations qui incombent à
ceux qui en sont capables… ».
Aussi après les deux exils qui correspondent à un état de
réalisation spirituelle totale, Serigne Touba continua tout de même à exercer
ses premiers amours d’éducateur. C’est ainsi que dans un rapport d’espionnage
concernant ses agissements, un administrateur colonial écrit objectivement : « Le
cheikh partage son temps entre la lecture, l’enseignement qu’il donne le plus
souvent en plein air, se servant du sol sablonneux comme d’un tableau sur
lequel il trace avec son doigt de petits schémas destinés à appuyer des
démonstrations et à aider la mémoire de ses auditeurs ». (Lesselves,
correspondance du 22 Octobre 1915.)
En définitive Cheikhoul Khadim, le savant noir s’est montré
inégalable dans le domaine de la connaissance. Au demeurant s’il peut en être
ainsi, c’est parce que sa science orthodoxe est des plus pures, comme il le
garantit lui-même dans Jazaoul Chakour (page 45) : « il m’est parvenu du Savant
(Dieu), une science authentique et je ne rencontre point un facteur
d’affliction à ce sujet ». »
Extrait discours Serigne Khadim Gaydel Lô
Khadimrassoul.net