Dans son best-seller intitulé « Les 21 lois irréfutables du leadership », John Maxwel traite des plus grandes qualités et caractéristiques du leadership. Parmi les lois les plus remarquables il y a la loi de l’influence et celle ultime de l’héritage.
En effet, si on peut résumer le leadership comme étant la capacité d’un individu à mener un groupe d’autres individus, vers un but préalablement défini, alors il va sans dire que pour mener un groupe d’individus il faut inéluctablement avoir une influence sur eux. L’influence peut donc à elle seule résumer la notion de leadership.
L’ultime Loi décrite, parle de l’héritage. En effet, tout leader digne de ce nom transforme la vie des gens, et leur laisse un héritage, une œuvre qui l’immortalise.
Nous savons tous que le leadership est transversal et s’applique à tous les domaines de la vie de l’homme. Cependant il ne s’exerce pas aussi facilement dans un domaine que dans l’autre. En effet, pour mener des hommes, il faut certes avoir une influence certaine sur eux, mais il faut aussi que ces hommes, les suiveurs puissent trouver de l’intérêt à suivre leur leader. Moins donc ils verront de l’intérêt dans le projet du leader, plus difficile sera la tâche de celui-ci. Voilà pourquoi, un domaine tel que la religion, où l’intérêt miroité est des plus intangibles, est le domaine qui révèle les plus grands leaders qui ont changé le visage du monde.
Si un pays comme le Sénégal a pu se construire une envergure géopolitique mondiale, c’est en grande partie dû à ses multitudes de leaders religieux qui ont refusé la dominance coloniale il y a deux siècles. Parmi ces illustres dignes fils du peuple, il y en a un qui se sera particulièrement démarqué : Cheikh Ahmadou BAMBA MACKE.
Nous ne nous intéresserons pas ici au caractère ésotérique de Serigne Touba. Car il suffit d’observer la vie de cet homme qui a bravé toutes les contraintes pour enseigner la science religieuse, fonder une ville, bâtir des milliers d’hommes aux origines et parcours divers, leur inculquer des valeurs, avant de les envoyer aux quatre coins du pays fonder à leur tour d’autres cités, et devenir des leaders incontestés.
Nous ne sommes donc pas étonnés de voir que les descendants des disciples de Serigne Touba soient à leur tour à l’image du fondateur du Mouridisme : un leader accompli.
Parmi ces descendants, il en est encore un qui ne cesse de faire couler beaucoup de salive et d’encre de par son Leadership aussi épuré que discret mais terriblement efficace : Serigne Khadim Lô GAYDEL BOROM NDAME.
Une assertion très populaire dit qu’une personne acquiert toujours 7 qualités ou valeurs de son homonyme. Nous pouvons affirmer sans ambages que Sgne Khadim Lô a acquis toutes les qualités de leadership de son illustre homonyme.
En effet, tel son homonyme il s’est démarqué dès son enfance pour son amour de la science religieuse, sa répulsion de tout ce qui est futilité et matérialisme, et sa soif de savoir utile quel qu’il soit.
Très vite il attire les regards et travaille très tôt à ajouter de la valeur à qui veut bien ne serait-ce que l’approcher.
Contre toute attente, encore très jeune, et comme le fit encore son illustre homonyme, Serigne Khadim Lô s’en va dans un coin très reculé de Thiès, dans une terre broussailleuse et peuplée d’animaux sauvages, pour s’y installer avec ses vaillants disciples (baye fall ndame) et fonder la cité Sainte de Bakhdad.
Les conditions de vie extrêmes telles que l’enclavement, l’accès difficile, le manque criard d’eau potable le pousseront à creuser un puits qui va très vite faire le bonheur de centaines de familles de villages alentour. Son amour de la science religieuse en bandoulière, il érige deux structures :
- Un institut coranique qui accueille bientôt des centaines de disciples entièrement pris en charge par lui-même avec le système de l’internat,
- Une grande mosquée dont les seules fondations engloutissent des centaines de millions de francs.
Toutes ces réalisations, Serigne Khadim Lô les accomplit en même temps qu’il éduque des dizaines de ses disciples en prenant en charge tous les aspects spirituels et temporels de leurs vies. Il est en même temps un acteur incontournable de la vie du Mouridisme à travers son travail de proche, et parfois de conseiller auprès de tous les Khalifes de son illustre Homonyme, soit depuis l’époque Serigne SALIH MBACKE à nos jours. Son leadership il le doit à son parcours atypique de disciple qui a reçu une éducation religieuse de la part des illustres fils de Serigne Touba tels que Serigne Abdou Khadr, Serigne Abdou Lahad, Serigne Sonhibou pour ne citer que ceux-là.
Serigne Khadim LO ne s’arrête pas en si bon chemin. En effet, son aura dépasse très tôt la ville de Touba et de Thiès et s’étend à l’étranger où il séjourne à plusieurs reprises. Son ouverture d’esprit sur le monde et sa maîtrise de la géopolitique mondiale en font un des meilleurs conseillers du monde politico-social, duquel il arrive à avoir la difficile position à équidistance de toute chapelle autre que religieuse.
Sur le plan social Serigne Khadim Lô change la vie des Thiéssois sans tambour ni trompettes depuis plus de 30 ans. Une autre preuve de son engagement social, c’est lorsqu’Il n’hésite pas à défendre la cause des conducteurs de Jakarta à Thiès. C’est encore le cas lors de l’arrestation de dizaines de personnes sur l’affaire de maisons démolies de Mbour 4 il y a quelques mois….
Que dire alors de Bakhdad qui était il y a quelques années une terre hostile, comme mentionner ci-haut, et qui est devenue grâce à Serigne Khadim Lô une nouvelle ville avec éclairage public et eau courante, et dont le Gamou annuel est devenu un rendez-vous économique pour toute la commune de Thiès au-delà de l’aspect spirituel de l’événement.
En définitive, le leadership est une capacité interne que l’on développe, mais aussi une mission de vie qui n’a pour autre but que d’ajouter de la valeur autour de soi et créer de nouveaux leaders. De ce fait les propos de Serigne Khadim Lô lors du Magal 2012 en dise long sur sa vision concernant le meilleur comportement à adopter dans une société responsable. Selon lui : « Le talibé mouride doit être un citoyen exemplaire. En effet, il devrait être un citoyen modèle à plusieurs égards. Tel que décrit précédemment, il doit être un bon voisin. Il a l’obligation d’encourager le bien et de prévenir le mal où qu’il habite. Et il doit, évidemment, éviter et s’opposer à ce que la plupart des sociétés considèrent comme des crimes majeurs, à savoir le meurtre, le vol, l’extorsion, etc. Enfin, il doit toujours se montrer juste et équitable dans toutes ses interactions avec les autres membres de la société.
En fin de compte, il est nécessaire de comprendre toutes ces valeurs et savoir que : « En vérité, tant que les gens ne changent pas ce qui se trouve dans leur cœur, Dieu ne modifie en rien leur condition. » (Coran 13:11) »
Ainsi Serigne Khadim Lô à travers son œuvre colossal, ses discours et enseignements prépare les générations contemporaines et à venir afin qu’ils soient des leaders bienséants à tous les niveaux ; ceci en utilisant les valeurs et orthodoxie du Mouridisme telles qu’incarnées par son Fondateur. A noter qu’il a forgées des hommes et femmes qui sont déjà des leaders dans leurs domaines respectifs malgré leur jeunesse et ils lui vouent un amour et une allégeance à toute épreuve, comme ce fut le cas pour Cheikh Ahmadou BAMBA il y a plus d’un siècle.
Le Sénégal entier qui lui a reconnu le titre d’héritier attitré de Borom Touba ne l’a certainement pas fait de manière subjective.
L’histoire continue.
Moussa Gueye