Condisciples Gaydelions !
18 JUIN.
Voici un jour consubstantiel des épreuves de Serigne Modou Isseu Lo en ce qu’il célèbre l’avènement de cette bonne nouvelle préalablement prédit à ce dernier par Cheikhoul Khadim. Inscrit maintenant dans le calendrier des activités de Touba Baghdâd; il commémore aussi l’odyssée toujours en chemin d’un homme de Dieu qu’on nommera Serigne Khadim Lo Gaydel à l’état civil. Nonobstant, de bonne heure celui-ci se particularisera en restant arcbouter sur les principes et dogmes de l’orthodoxie mouride jusqu’à ce que personne ne doute plus à Touba qu’il est bien celui dont Cheikhoul Khadim parlait. Ainsi par analogie serions-nous même tentés d’inviter à la sienne ces mots de sa naissance d’une autre époque que la plume de Cheikhoul Khadim calligraphia brillamment à propos du lion de Badr: «billa najatu wal Falah – Ma’as surut wan- najah; bihar rabahu was salah , ma’am tifai-in niqami .» La nuit de la délivrance; de la prospérité accompagnée de joie et de réussite. Celle de l’avantage et de la vertu avec l’éloignement du tourment. . (Jazboul Quoulob). En se basant sur le substrat relationnel qui lie le disciple à son guide religieux; nous les talibés de Serigne Khadim Lo Gaydel considérons ce jour de naissance comme celui de notre espoir pour prétendre boire au bassin de khawssar avec son illustre homonyme.
Comment essayer présomptueusement de définir l’homme?
Peut-être de par son mysticisme acquis à la pureté du tassawouf dont il est le chantre ! Peut-être de par sa pratique de l’orthodoxie mouride uniquement constatée chez les premiers disciples du Cheikh de Mbacké Kadjor ! Toutefois nous dirons sans risque de nous tromper que c’est plutôt de par son amour inégalable et infaillible pour son guide dont il est d’ailleurs l’héritier attitré et a demeure. En 25 ans de fréquentation, je ne décèle qu’un seul nom dont il frémit à l’entente avec la même ferveur du premier jour: Ahmadou Khadim ! D’ailleurs je me rappelle qu’un jour, en revenant d’un Ziarr chez Serigne Saliou Mbacké en 2004, il nous confia dans la voiture que son existence sur terre n’est rien sans l’amour pour Cheikhoul khadim. Et il ne saurait imaginer sa destinée sur terre sans la servitude de ce dernier. Quel bel état alors d’être choisi par le maître des céans pour demeurer éternellement son miracle le plus contemporain !
Au demeurant chers Gaydelions, je considère que vous avez été les plus chanceux de l’odyssée mouride par ce jour-même. Ne serait-ce parce que vous cheminez avec un guide qui comprend la jeunesse jusqu’à se considérer comme étant partie intégrante de cette dernière. Mais empressons nous de dire ceci est la manifestation de l’adage qui dit : « aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années ». Et comme s’il parlait de Gaydel, Cheikhoul khadim notait à juste titre dans le Massalikoul al Jinan: «Ne fais pas des avantages qu’Allah donne, une exclusivité aux seuls anciens car tu serais ainsi borné et égaré. Car il arrive qu’un homme d’époque récente connaisse des secrets qu’ignorait un homme plus ancien. Une fine pluie peut en devancer une abondante, mais l’avantage est pour l’abondante et non pour la fine.»
Dès lors, être son disciple et le suivre c’est tirer avantage de sa marque privilégiée de sainteté: toujours dans le même traite de soufisme du Massalik; Cheikhoul Khadim nous décrit les saints en ces mots : «Parmi eux il y’a des individus qui ne manifestent aucun charisme alors qu’ils sont au sommet de la wilaya … Il y’en a qui volent dans les airs ou marchent sur l’eau. Il y’en a qui parlent aux arbres, d’autres aux cailloux. Il y’en a qui sauvent leurs disciples du danger alors qu’ils se trouvent loin d’eux. C’est Dieu qui sauve ce disciple au nom et par la bénédiction de ce saint. Quiconque fréquente ces saints; convaincu et animé d’un amour sincère se réjouira demain parce que ces saints sont les gens de l’intimité avec Dieu grâce à leur parfaite conviction par l’exclusivité de leur culte et par leur conduite excellente.»
Dans le cas ci-présent de notre guide; il incarne ces qualités décrites de saint. De bâbord à tribord, il est celui décrit ci-dessus bien que l’exercice de témoignage sur le domaine public auquel vous me soumettez en ce jour du 18 juin ne me permette pas de relater un tant soit peu de ses miracles vus, contemplés; dignes des contes de mille et une nuits. Cependant, il est important de noter que lorsqu’on les revisite au détour d’une conversation avec lui, il se plaît à répondre joyeusement que: «Ceci est d’une autre époque … mais je détiens toujours bien évidemment la science et le mysticisme permettant de les réaliser». Nul doute alors dans un Sénégal où la satisfaction des besoins temporels ne devient le résidu avant-coureur d’un homme de Dieu que sa maison de Touba Baghdâd ne désemplit guère.
Seulement nous Gaydelions devons-nous être plus ambitieux que ces chercheurs insatiables de fortune et de gloire. Il nous serait plus judicieux, ne serait dans un élan de respect du contrat de djeballou qui nous lie à lui, de nous focaliser un peu plus sur ses états de Cheikhoul Taliim et Cheikhoul Tarbiya.
Mais qu’importe ! Que l’on vienne chez lui pour des besoins temporels ou pour la recherche de la Face de Dieu; il demeure que l’on restera toujours impressionné par ses qualités morales. Ainsi lorsqu’il s’agissait de faire l’éloge du Prophète Mohammed (psl); Dieu fit interpeler de sa vertu imminente. (wa-Innaka la ‘ala Khuluqin ‘Azim ). Serigne Khadim faisant du prophète Mohammed (psl) et de Cheikhoul khadim l’exemple à suivre ne saurait déroger à la règle. J’ai l’habitude de dire à deux condisciples de Bruxelles et de Paris que même si notre Serigne était par accident dépourvu de tout mysticisme originel ; nous ne manquerons pas tous de le suivre aveuglément car ce seraient ses qualités morales hautement dignes qui le commanderaient.
Ainsi Serigne khadim c’est la piété, le savoir, l’honnêteté et l’ascétisme. Il est un saint homme unique en son genre de par ses qualités et son érudition. Il est un guide par excellence; une lumière qui éclaire le droit chemin; l’aube de la vérité qui s’élèvera toujours en face des politiciens de tout régime. Cheikh de haute valeur, sa lumière s’est répandue sur le monde car étant un océan de savoir qui proclame haut le nom de Bamba au banquet des civilisations.
Mais au-delà de tout c’est la générosité sans commune mesure qui éblouit. Dans la Sourate 3 verset 93; le Très –Haut dispose : «… Vous n’atteindrez jamais la vraie piété tant que vous ne donnerez pas en aumône ce qui est cher à vous.» Parlant de la générosité du meilleur des hommes; Serigne Touba écrit dans le Muhabibu nafiah: « Il pardonne les erreurs, offre des cadeaux merveilleux; met les hommes sur le bon chemin.» Et parlant corrélativement de Serigne Touba; le poète maure Ahmed Mahmoud note qu’ «Il est amour et générosité. Nul ne peut incarner sa générosité.» Alors si Serigne Touba était souvent considéré comme le Hatim de son temps; Serigne Khadim Lo Gaydel est bien le Hatim de notre Sénégal.
On ne peut comparer le bois mort à la branche remplie de sève ! J’ai sondé pour mieux les distinguer; côtoyé des officiels du monde spirituel et temporel pour scruter leurs pensées mais je n’ai jamais découvert un être tel que Serigne Khadim Lo Gaydel.
Dès lors Gaydelions vous avez certainement et assurément remporté la palme par ce jour du 18 juin.
Boubacar Ndiaye
Touba Baghdad – New York