Netali Borom Ndame

NETALI : La rigueur morale du Cheikh et sa constante insistance sur la priorité du supérieur et du meilleur !

Un jour, j’étais allé apporter au Cheikh un cadeau qui avait été envoyé par Muhammad Fall, son fervent et dévot Mouride. Arrivé chez lui, j’ai introduit ma main gauche dans ma poche, car la poche se trouvait souvent à gauche. Quand j’ai sorti le cadeau, il m’a chassé à force de cris, et a fixé son regard sur moi en disant : « C’est comme ça » ? J’ai tremblé alors, car j’étais très timide devant lui et le vénérais comme son peuple se conduisait à son égard. Il dit ensuite : « Ta gauche » ? C’est-à-dire : « Tu te sers de la main gauche » ? Alors, j’ai transféré le présent à ma main droite… Je me suis rendu compte à ce moment que mon éducation et ma conformité à la Sunna étaient loin d’être parfaites.

Une des choses qui témoignent de ses états à travers le « makâm », c’est son attention et sa constante insistance sur la priorité du supérieur et du meilleur parmi les actes de dévotion et sur la rigueur morale. En effet, il ne commençait jamais une de ses prières secrètes sans la faire précéder de « l’istighfâr » et il ne passait pas de jour qu’il ne considérât pas comme une perte regrettable puisqu’il trouvait insuffisants les actes de dévotion accomplis. Chaque fois que le soleil se couchait, il déplorait la brièveté du jour par rapport à ce qui doit y être accompli en fait de kurubâ (Bonnes œuvres à l’aide desquelles l’homme cherche la faveur de Dieu et à se rapprocher de Lui) : les prières canoniques accomplies dans le respect des conditions de leur exactitude et de leur perfection avec les gestes qui y sont considérés comme des « fadâ’il », des actes de dévotion (prières) accomplis au sommet de leur heure située avant la prière du « dhuhâ » et la lecture du Coran entre les prières ; des prières secrètes qui seront effectuées par le cœur, puis par la langue, puis exprimées par la plume sur le Seigneur de l’Existence (PSL), suivies de demandes de pardon à Dieu, et d’autres demandes et invocations accomplies avec résipiscence et humilité, suivis des intervalles destinés à l’examen des besoins des disciples et des visiteurs.

Ainsi se déplaçait-il entre les étapes ; il n’entrait pas dans une étape sans repentir et regret parce qu’on lui ouvrait l’accès à des choses agréées contenues dans la « fadîla » (La fadîla est ici employée dans le sens d’œuvres surérogatoires) constituant l’étape, ce qui diminuait à ses yeux l’importance de ses actes antérieurs. Le Cheikh passait de « fadîla » en « fadîla », et chaque fois qu’il entamait une œuvre, il y trouvait « des choses délicieuses » qui le faisaient considérer l’œuvre qu’il venait d’achever comme une futilité et l’encourageaient à poursuivre son effort. Et au fur et à mesure qu’il prolongeait la lecture du Coran et l’accomplissement des sunnas, les vertus attachées à certaines « fadâ’il » (pluriel de fadîla) se disputaient et lui réitéraient les appels au point d’exciter son désir. La nuit ne tombait que quand il l’eut longtemps attendu, soucieux comme il l’était d’acquérir les mérites réservés aux cavaliers de la nuit. Il passait la nuit toute entière entre la prière, la récitation du Coran, le « tasbîh » et la composition de poèmes, à côté des prières et louanges consacrées au Prophète (PSL), par glorification du Seigneur Transcendant et Très-Haut, glorification dictée par sa reconnaissance de l’intervention de son Guide, le plus noble des Prophètes (PSL), en vue de rendre son « irâda » parfaite. Du reste, le Cheikh accomplissait tout ce travail nocturne tout en étant consommé par son amour du Prophète (PSL).

D’autre part, le repentir sincère du Cheikh ne consiste pas uniquement dans l’acquisition de ces innombrables vertus. Il s’agit donc d’un repentir dont ne peut connaître la véritable nature que celui à qui Dieu révèle à tout moment des mystères de Sa Science, un repentir situé bien au-delà des Faveurs des savants gnostiques. Il poursuivait son ascension à travers les étapes, et les états « ahwâl » des gens ayant atteint les lieux rapprochés de Dieu s’alternaient en lui entraînant des Grâces infinies, ce qui émane des Dépôts des Grâces supplémentaires du Très-Haut : ce dont ne peuvent se passer ni Prophète ni Messager ni Ange privilégié.

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

Khadimrassoul.net

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Khadimrassoul.net, 1er site d'information islamique au Sénégal crée en 2009. Le site est une vitrine de l'islam et de l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba.

Copyright © 2019 Khadimrassoul.net By Commission Digitale - Diwane Rakhmatan Lil Halamiina

To Top