Netali Borom Ndame

L’attitude avisée du Cheikh vis-à-vis des vicissitudes de ce bas-monde

Le Cheikh avait bien maîtrisé son âme et par conséquent l’avait bien « possédé ». Pendant son séjour à Diourbel, un mouride, qui vivait dans sa maison, lui a préparé une boisson avec du gingembre sucré et bien frais, et la lui envoyait par l’intermédiaire d’un parmi les disciples. Parfois il en buvait peu. Un jour, le mouride apporta la boisson fraîche, alors que notre Cheikh se trouvait dans la partie de la maison où nous vivions. Notre Cheikh a demandé de l’eau ordinaire et y a ajouté du sel et en a bu et nous a offert la boisson faite de gingembre et dit : « Il ne convient pas d’accoutumer son âme à une seule chose, car le temps (al-dahr) est trompeur. Par la suite, il a continué à boire de l’eau salée puis il l’a abandonnée et s’est contenté de l’eau qu’on lui offrait (douce ou salée) conformément à la Sunna.

Voyez ce refus extérieur et intérieur de se laisser tromper, refus motivé de sa volonté d’exercer sur son âme un contrôle constant et strict en la réprimandant quand elle penchait vers un plaisir ou évitait un déplaisir. Il se conduisait ainsi en estimant que : « …seuls les perdants se croient à l’abri du stratagème de Dieu » (7/99). Il en était de même pour son mépris de la vie matérielle et son dédain du clinquant qui lui faisaient substituer des nourritures désagréables aux nourritures agréables, malgré sa richesse.

La moitié des biens qui lui avaient été apportés lui aurait permis, s’il avait vécu cent ans, de distribuer des boissons délicieuses à des centaines de personnes chaque jour, matin et soir, durant sa vie !

En dépit de sa richesse, il ne se croyait pas à l’abri des vicissitudes de la vie qu’il savait trompeuse. C’est pourquoi, après avoir abandonné « les biens douteux », il s’est contenté des choses bonnes parce que licites qui lui étaient offertes par le Donateur éternel. Cependant il ne trouvait plaisir dans ces choses que par reconnaissance à leur Créateur Qui les lui avait offertes.

D’ailleurs, il a nettement révélé cette idée quand il dit :

« La vie matérielle s’est d’abord offerte à moi. Mais je l’ai renvoyée, ce qui m’a débarrassé d’une entrave !

  Car elle m’a tourné alors le dos et je ne m’étais plus penché vers elle, l’ayant prise pour source de ténèbres.

  Pourtant elle s’est offerte de nouveau à moi, mais je m’étais déjà totalement consacré à Dieu Qui a maintenu les grâces qu’Il m’avait accordées.

 Ainsi, tout ce dont je me sers en fait de biens matériels n’est qu’un viatique pour le Paradis, acquis après l’abandon de la vie mondaine et après la guerre sainte [de l’âme], faits que j’ai accomplis tout en demeurant reconnaissant envers Dieu ».

Puis il dit : « Je vous ai révélé la peine que j’ai subie avant d’obtenir une satisfaction éternelle ».

Vous voyez comment il nous conseille en nous rappelant que la victoire ne survient qu’au terme d’un pénible effort consistant dans l’exécution des Ordres de Dieu et l’abstention de Ses Interdits et que le « Rida », la Satisfaction (ou la Complaisance réciproque entre l’âme et Dieu) est le fruit de nos bonnes actions, même si tout (actions humaines et Récompense divine) découle de l’Assistance de Dieu Très-Haut Dont le Nom est Béni.

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

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