Le Cheikh s’occupait des étrangers et des voyageurs et, bien que très démuni, cherchait à les régaler. Dans ce but, il allait chercher auprès de sa mère et des femmes qui s’occupaient de lui de la nourriture pour les hôtes réunis dans les cours de la maison, visiteurs dont d’ailleurs on faisait peu de cas et parmi lesquels se trouvaient de pauvres mais inégalables savants maures que les gens, s’en tenant à leur apparence, méconnaissaient et que lui par contre, plus intéressé aux réalités, reconnaissait. Nous avons appris qu’au cours de la première phase de sa formation, le Cheikh mettait à profit la présence de ces savants maures. S’il n’avait pas bien apprécié leur compagnie, il ne l’aurait pas préférée aux causeries nocturnes avec les compagnons d’âge et aux conversations familiales.
Durant toute la période marquant le début de sa vie mystique, il visitait les tombes des pieux et s’intéressait particulièrement à leurs enfants réputés pour leur piété. C’est pourquoi, il fit dès sa jeunesse la connaissance de la majorité des hommes de sciences et des hommes pieux de son époque tels le poète fadilite et daymanite Muhammad Ibn Muhammad Al-Karim Abdallah Al-Tamkalawi et Al-Hadj Ibrahim Al-Baghdadi parmi d’autres Maures et leurs semblables parmi les Noirs tels Samba Toucouleur, un cousin de son père, qui fut son premier maître, et l’érudit Thierno Ibrahim KANE qui fut un des disciples de Mihand Baba, ainsi que des hommes de la génération de son père tel que Muhammad SALL et le cadi Madiakhaté. Le Cheikh a connu ces hommes grâce à la notoriété de leur science et leurs enseignements et à l’amitié qui les liait à son père.
Il fit également la connaissance d’un grand nombre d’hommes de sa génération tels qu’Al-Hadj DRAME, Sidi KHOYA, Al-Hadj Malik SY et Al-Hadj Muhammad CAMARA, etc. Nous citerons le reste des noms avec un aperçu de leur vie quand nous parlerons des témoignages des dignitaires en faveur du Cheikh dans un chapitre spécial. Notre objectif immédiat est de montrer son amour pour tous les hommes de bien, de science et de foi, sentiment qui découlait de son amour pour l’Objet de leur science : le Très-Haut Dieu Dont le Nom est Béni. La finalité de leur dévotion, était de se rapprocher de Lui.
Certes, certains de ces hommes surpassent les autres en mérite, mais l’objectif de tous demeure le même. Le vrai aimant de Dieu est celui qui respecte toute Voie menant à son Bien-Aimé quel qu’en soit le fondateur et quelle que soit la manière dont la Voie mène à Lui.
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
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