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La vie en société malgré la pandémie Covid-19, par Serigne Khadim Lô (discours Magal 2020)

(…) « Durant ses épreuves Cheikhoul Khadim développa une méthodologie de la patience sans commune mesure ! Cette patience qu’il hérita les compagnons élus du Prophète Mohammed. C’est ainsi qu’il ne manifestait point sa colère lorsque les spahis ivres se permettaient de souiller sa mosquée faite uniquement de 4 pierres dans le camp. Au demeurant cette persévérance est une constance de sa vie. Serigne Bassirou Mbacké dénote : « le Cheikh savait supporter maintes douleurs, braver les plus graves périls avec calme et douleurs sans se laisser aller par la colère, que pour plaire à Dieu. Il supportait l’effort, c’était un plaisir pour lui que de travailler continuellement en se donnant à sa tache corps et âme. Il faisait preuve de générosité et de bonté dans le bonheur. De patience et de fermeté dans le malheur, il affrontait les obstacles sans ne se soucier de personne. »

De telles qualités, nous permettrons à coup sûr de relever tout défi fut-il pandémique. Le Covid-19 a tué plus d’un million de personnes dans le monde avec des dizaines de millions porteurs du virus. Ce sont des chiffres face auxquels nos sociétés semblent complètement dépassées. Aussi à la question de savoir comment nous mourides devons-nous aborder une telle crise. La réponse est irrévocable : avec la même foi et la même confiance à Dieu après s’être rendu compte de la vanité de la vie. Positivement parlant la souffrance permet à un retour vers Dieu tout en accroissant les rangs du croyant. En cela, elle permet de purifier des péchés tout en renforçant spirituellement et émotionnellement. Donc demeurons stoïques face à cette épidémie !  

Traitant du sujet lors de la Tabaski, je vous exhortais à un certain nombre de principes salutaires car comme il l’affirme dans Axiroul Zaman : « hazaz zamanou zamanous soukouti wa zamanoul-louzoumi lilbouyouti (cette époque est une époque d’observance (motus et bouche cousue) tout en s’isolant dans les maisons). »

De par des actions de grâce, nous pourrons nous sauver de cette épidémie. Au respect des mesures sanitaires de distanciation et du port obligatoire du masque excellons aussi dans les aumônes dont le prophète Mohammed (SWS) dira qu’ils se dressent face aux calamités (Tabarani). 

A un niveau plus global de la géopolitique, le coronavirus est venu révéler de manière éloquente la faillite des systèmes et la banqueroute d’une certaine vision du monde. D’une situation d’urgence sanitaire, s’est rapidement transposée une crise située au cœur même de l’économie mondiale. Je vous ai beaucoup de fois parlé des crises multidimensionnelles qui se manifestent par cette mondialisation débordée, le bafouement des droits des travailleurs, une croissance des états sans développement, la concentration des richesses entre les mains d’une minorité de nantis et la pauvreté des masses. Dans une économie mondiale basée sur la concurrence et la recherche du profit à tout prix l’organisation sociale s’avère dysfonctionnelle.

Nul doute qu’un vaccin sera trouvé car Dieu est notre refuge et tout secours ne vient que de Lui. Mais corrélativement à la découverte d’un vaccin, un ordre nouveau s’impose. Tout au plus il nous faudra revenir aux bonnes pratiques en insistant sur la solidarité et l’entraide. Aussi un nouveau modèle de développement équivaudrait à accepter de produire mieux et utile pour la consommation. Cela sous entendrait aussi revenir à la nature biologique et vivre une vie simple. Dans ce changement sociétal l’homme doit être au cœur de l’action. C’est à dire comme dans la philosophie de Serigne Touba, un modèle de développement qui préserve la dignité humaine en assurant ses droits fondamentaux à l’éducation, à la santé et au logement. Pour une croissance qualitative et quantitative l’homme devra de nouveau être au centre des préoccupations.

Au demeurant un leadership d’éthique devra être aussi fécondé. A l’image des Cheikhs de Serigne Touba qui insistaient beaucoup sur le bien commun, le sens de la citoyenneté participative et l’intérêt du groupe au dépend de l’individualisme doit être de mise. »

Extrait discours Serigne khadim Gaydel Lô, Magal Touba 2020

Kadimrassoul.net

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