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Comment Khadimou Rassoul éduquait ses différentes catégories de disciples ?

« Les Mystiques disent qu’il y a deux sortes d’éducation, à savoir celle transmise par le verbe (éducation livresque) et celle qui s’effectue par le « hâl » (éducation spirituelle) ; la première consiste à discipliner et à diriger les postulants et pour ce qui est de la seconde, il s’agit de les secourir et de les rapprocher de Dieu, comme l’a affirmé l’auteur des « Kitâb Al-Tarâ’if » (Les Connaissances Rares). 

Il arrivait que l’aptitude à la première éducation dominât chez certains hommes, alors le Cheikh se contentait de là leur donner tout en leur permettant de bénéficier de son assistance et de sa bénédiction, car « Ce sont là les gens parfaits dont le compagnon n’est jamais malheureux ». Serigne Touba tenait donc compte de l’aptitude conformément au hadith qui dit : « Parlez aux hommes à la mesure de leur entendement » et à celui qui dit : « Installez les hommes dans leurs places ». Par « leurs places » on entend, dit-on, ce qu’ils savent faire le mieux. Ainsi les appelait-il à la voie de son Seigneur avec sagesse et avec de bons avertissements, leur faisait voir les défauts de l’âme, les malheurs résultant de l’abandon à la passion, à Satan, aux illusions de la vie terrestre et ses accessoires (vanités, honneurs, etc.), et les exhortait à pratiquer la piété et à acquérir les bonnes mœurs. C’est à la façon dont un « médecin » nourrit des âmes afin qu’elles évoluent avec équilibre et bonne santé vers leur part de la perfection et des connaissances gnostiques que Dieu leur a prédestinées. 

À côté de ce premier groupe, il y en avait un autre composé de ceux qui avaient confié leurs âmes au Cheikh et lui avaient remis leurs brides en renonçant à leur propre volonté. La disposition à la seconde éducation dominait chez eux : les actions les inspiraient. Le bon exemple les incitait à la bienfaisance et l’effort et le soin du Cheikh suffisait pour les élever. Ce qui indiquait Dieu à ces hommes, c’était Sa Manifestation à travers les mouvements et les repos du Cheikh, sans qu’il ait besoin d’ajouter à cela l’explication de causes ou la prescription de remèdes, telle la tortue qui élève ses petits en les flairant, comme l’a souligné l’auteur des « Kitâb Al-Tarâ’if ». 

Aussi engageait-il ces hommes dans le chemin de la bonne éducation consistant à priver l’âme des plaisirs futiles de la vie terrestre, à se détourner du prestige, de la propriété, à s’appliquer à bien agir, à avoir une intention sincère en toute chose et à donner la priorité aux objectifs et à la finalité de la Religion en toute affaire. 

Sachant le mieux l’état de son peuple et les exigences de son époque et n’ignorant pas la superficialité des croyances religieuses chez les masses en raison de la domination quasi-totale de l’ignorance et de la multiplication chez la plupart d’entre elles des actes blâmables, Cheikhoul Khadim leur imposait comme premier devoir, et immédiatement après leur avoir approuvé les obligations de la Religion et ses actes recommandés qui ne sont pas obligatoires, les travaux champêtres afin de combattre la paresse pour laquelle la plupart des habitants de sa région (le Baol) étaient réputés ; paresse qui est pourtant à l’origine de la dégradation de la vie religieuse et séculière, et afin également de détruire l’orgueil, la fierté et la vanité enracinés en eux parce qu’inhérentes à l’épaisseur de l’âme humaine. 

Quand ils avaient tous été habitués à entreprendre et à achever des travaux collectifs sans aucune distinction, il les avait amenés à comprendre l’égalité entre les hommes tant qu’il n’y a rien qui justifie la distinction sinon les appréciables vertus personnelles et la capacité de bien accomplir les grandes œuvres… Le Cheikh leur apprenait que la supériorité résidait uniquement dans l’association des vertus et de la perfection en l’homme, ceci dans l’éloignement des vices et des imperfections, et que la piété constituait le critère englobant toutes les espèces de bonnes qualités, en excluant toutes les qualités blâmables. »

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

Khadimrassoul.net   

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