Né à Maoundou dans l’actuel département de Tivaouane au cours du mois de Rabi al awwal 1271, Serigne Ndame Abdourahmane Lô a grandi au sein d’une grande famille réputée depuis fort longtemps pour l’érudition, la piété et la noblesse de ses membres.
Lorsqu’il atteint l’âge de scolarité, il fut confié à Serigne Massata Diakhaté chez qui il apprit et mémorisa, en peu de temps, le Saint Coran puis le transcrivit, selon la coutume, avant de se rendre ensuite à la célèbre université de Pire pour y perfectionner ses connaissances du Livre et entamer l’étude des Sciences islamiques. Ces études achevées, il se dirigea vers Nguick auprès du grand érudit Serigne Mor Madieng Falou. Il y effectua des études approfondies en grammaire et en jurisprudence islamique. Il acheva, enfin, ses voyages d’apprentissage à Patar à l’école de l’illustre érudit Serigne Mame Mor Anta Sally père de Cheikh Ahmadou Bamba.
A la disparition de Mame Mor Anta Sally, la gestion de l’école revenait au Cheikh. Décidé, plus tard, à faire une tournée au Sénégal et en Mauritanie, le nouveau maître confia à Serigne Ndame Abdourahmane la charge d’assurer son intérim, ce qui constitue une parfaite illustration de la confiance du Cheikh à son égard. Quelques mois après, Cheikh Ahmadou Bamba réunit tous ceux qui étaient à l’école et leur communiqua qu’une mission divine venait de lui être confiée et qui consistait à vivifier et à restaurer la Sunna du Prophète (PSL) ainsi qu’à réformer la communauté musulmane. Cela rendait nécessaire l’adoption d’une nouvelle méthode d’éducation et de formation. Par conséquent, ceux qui avaient les mêmes ambitions que lui et qui voulaient rester, devraient se soumettre à ses ordres et orientations.
Cheikh Abdourahmane Lô fut parmi les premiers à faire le pacte d’allégeance. Bien qu’il eut pratiquement le même âge que le Cheikh, Serigne Ndame fit preuve d’un dévouement hors du commun et joua ainsi un rôle déterminant dans la mission grandiose de Cheikh Ahmadou Bamba.
En fait, les premiers adeptes formés par le Cheikh lui-même, se sont, par la suite, chargés, chacun dans son domaine, de réaliser les projets éducatifs et sociaux d’un des plus grands domaines si ce n’est le plus important : l’enseignement du Coran. Nul n’ignore, en effet, la place prépondérante du Coran dans le jihad du Cheikh. Il est la pierre angulaire de ses enseignements, son arme efficace face aux ennemis de l’Islam et à Satan, comme il le dit dans nombre de ses poèmes.
Par ailleurs, Cheikh Abdourahmane Lô restait au côté du Cheikh durant tous ses déplacements de Mbacké Kajoor à Darou al Alim al Habir (actuel Ndame) où le Cheikh l’installa définitivement pour qu’il s’adonnât entièrement à l’enseignement. C’est précisément dans cette localité que la plupart des fils et filles du Cheikh apprirent le Coran grâce au dévouement de leur maître. Ce dévouement lui valut une position privilégiée auprès du Cheikh.
Confident et conseiller du Cheikh, Serigne Ndame bénéficiait auprès de celui-ci d’une absolue confiance au point que le Cheikh lui confia l’instruction de ses frères cadets et, plus tard, celui de ses propres enfants avant de lui donner pour épouses successivement deux de ses filles : Sokhna Fatimatou puis Sokhna Mouslimatou. Cela prouve, s’il en est encore besoin, que Serigne Ndame, grâce à ses bonnes qualités jouissait d’une haute estime de la part de Cheikh Ahmadou Bamba et de sa famille.
Serigne Ndame Abdourahmane Lô était très vertueux, respectueux d’une façon exceptionnelle des obligations religieuses et assidu dans le travail sans répit. Les futilités de ce bas monde n’ont jamais retenu son attention. Il était un homme de vérité et de courage, un dévot qui passait ses journées à jeuner et ses nuits à prier et à réciter les versets coraniques.
Arrivé à un âge très avancé, ses propres fils et disciples, parfaitement préparés, prirent le relais. Sa mission fut alors poursuivie avec succès, grâce à Dieu. Ainsi, Dârou Alim al Habir resta un centre de rayonnement que Serigne Ndame continua à superviser jusqu’à ce qu’il fut rappelé à Dieu au mois de Chaabane 1363 de l’hégire, soit en 1944 du calendrier grégorien.
De nombreux poèmes furent composés pour faire son éloge et vanter ses mérites. Que Dieu le Tout Puissant soit satisfait de lui.
Source : www.mouride.com
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