Netali Borom Ndame

NETALI : La retraite, un aspect de la vie du Cheikh

Vivre dans la solitude constituait une des bonnes pratiques du Cheikh. En effet, par scrupule, il évitait parfois le commerce charnel avec les hommes tout comme il évitait les œuvres juridiquement douteuses pour se consacrer à ses préoccupations spirituelles : son culte. Pourtant son isolement n’était point celui d’un méchant qui se méfie de ses frères ni celui de l’avare qui s’éloigne de ses proches. Au contraire, il était celui d’un homme qui s’informait le plus fréquemment de la situation des membres de sa famille et de ses proches en particulier et de tous les Musulmans en général. Il ne mangeait pas seul et ne refusait ses dons à personne, bien que retiré pour mieux observer le culte de son Seigneur. Il ne ménageait personne et ne se querellait avec personne, son unique désir et son seul objectif étant l’Agrément de Dieu Très-Haut Dont le Nom est Béni. C’était pour Lui qu’il aimait ou détestait, s’emportait ou se contentait.

Il ne se joignait à personne pour une affaire sauf quand il s’agissait d’une entreprise d’utilité religieuse. De même il ne ménageait ni ennemi, ni ami, ni fort ni faible sauf quand cela était nécessaire pour satisfaire le Seigneur Puissant et Majestueux. Tous ceux qui le connaissaient : amis et adversaires attestent cela.

Sa vie retirée était donc doublée d’une vie sociale, sa retraite n’étant pas une rupture avec les hommes. Sa force était doublée de mansuétude comme sa mansuétude s’appuyait sur sa force. Sans sa mansuétude et sa force, il n’aurait pas été, durant sa vie, l’homme le plus utile pour ses contemporains et un signe de Vérité pour ses coreligionnaires. Il fut le refuge : celui auprès de qui l’on cherche secours en temps de crise et au moment des grandes inquiétudes. Ses dons s’étendaient aussi bien aux sédentaires qu’aux nomades. Il fut le printemps et la pluie fécondante non seulement pour ceux qui sollicitaient ses biens, mais aussi pour les habitants des contrées voisines, et ce à côté des Faveurs et du Surplus de baraka que le Seigneur prodiguait aux hommes grâce à ses prières. D’où il ne produisit durant sa vie ni au Sénégal ni dans le monde entier une grande crise semblable à ce qui s’est passé après lui…

L’on se bousculait devant sa porte nuit et jour. La distribution permanente de ses présents et dons est trop célèbre pour qu’on la cite, trop importante et fréquente pour qu’on en fasse la description. Son chantre Ibrahima DIOP dit : « Pour leur espoir, vous voyez les hommes arriver chez lui en foule tels des fidèles qui affluent vers la Mecque le Jour du Grand Pèlerinage ».

Extrait Minanoul Bakhil Khadim

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