Yoone Wi

SERIGNE MASSAMBA DIOP Sam (1852 – 1926)

Serigne Massamba Diop Sam est l’un des compagnons de Cheikh Ahmadou Bamba, et il fait partie des premiers lui ayant fait allégeance dès le début de l’ère du mouridisme. Il est de ces fidèles compagnons qui se sont abreuvés directement de l’éducation du Cheikh jusqu’à atteindre dans leur parcours spirituel, les niveaux les plus élevés. Ils fait ainsi partie de ceux qui ont suivi le droit chemin tracé par le Cheikh en y orientant leurs prochains et en déployant des efforts considérables dans la propagation et la perpétuation de ses enseignements.

Cheikh Massamba naquit vers 1852 dans un village du Cayor. Son père Serigne Maïssa Diop repose à Thill, un village situé auprès de Darou Fanay (dans la région de Louga). Il a entamé ses études auprès de son père, avant de fréquenter un éminent érudit nommé Cheikh Mor Bator Sarr au village de Sam. Cet homme très réputé pour sa piété et ses connaissances était un ami de son père et entretenait aussi d’étroites relations d’amitié avec Mame Mor Anta Saly (père de Cheikh Ahmadou Bamba). Celui-ci venait régulièrement à Sam pour rendre visite à son ami. Cheikh Massamba Diop suivait ses études des sciences religieuses au village de Palène qui était tout près du village de Serigne Mor Betou. Il s’y rendait fréquemment afin d’approfondir ses études. Il se distinguait à l’époque par son amour de la science religieuse et son désir immodéré de savoir toujours davantage.

Un jour, Serigne Mame Mor Anta Sally était venu rendre visite à son ami Cheikh Mor Bator Sarr à Sam. Il était accompagné de son fils Cheikh Ahmadou Bamba, alors absorbé par les sciences religieuses et littéraires et engagé dans la voie soufie. Lors de cette visite, Cheikh Ahmadou Bamba a vu un homme, en l’occurrence Serigne Massamba Diop, assis sous l’ombre d’un arbre, en train de lire et de méditer. Le Cheikh s’approcha de lui et lui a demandé de jeter un coup d’œil sur son livre ; durant leur courte discussion, le Cheikh lui a gratifié de quelques explications qui l’ont totalement ébloui.

Après cette rencontre historique, Serigne Massamba, habité par l’image de ce Cheikh aux connaissances hors du commun, s’était aussitôt mis à sa recherche pour rester avec lui, comme si son intuition lui avait indiqué que ses vœux sur le plan spirituel ne pouvaient se réaliser sans le recours à ce maître.

Sa recherche l’a ainsi amené à Patar où le père du Cheikh s’était installé avec sa famille et ses disciples. En ce moment, le Cheikh secondait son père dans l’enseignement. C’est donc auprès de lui que Serigne Massamba poursuivit ses études en dépit de la désapprobation de sa famille qui le considérait déjà assez savant pour ne plus suivre un maître. Cette rencontre se situe bien avant la naissance du mouridisme ; ce qui atteste de la solidité des liens entre ce disciple de première heure et son guide.

Au moment où, à Mbacké Kadior, Cheikh Ahmadou Bamba a lancé son appel historique pour une réforme radicale dans la société fondée sur une éducation spirituelle rigoureuse et strictement conforme à la tradition du Prophète (PSL), Serigne Massamba était présent. Il a été parmi les premiers à répondre à cet appel et à se conformer à ses exigences. Il a suivi le Cheikh dans cette voie en recevant son éducation : il exécutait à la lettre ses instructions, effectuait avec dévouement toutes les tâches qu’on lui confiait.

Plutard, Serigne Massamba reçut l’ordre du Cheikh de fonder son propre village auprès de Sam nommé Darou Sam. C’est là où il s’est retiré avec quelques disciples afin de leur transmettre l’enseignement de son maître. Il les éduquait au travail et leur inculquait l’éthique religieuse. Il veillait sur leur assiduité dans les pratiques cultuelles, purifiait leur âme de toutes les mauvaises qualités tels que l’orgueil, la vanité, l’avarice etc.

Darou Sam connut une grande affluence de fidèles venant de toutes les contrées. A côté de ces charges d’éducation et de formation, Serigne Massamba continuait à servir son Cheikh notamment en lui envoyant toutes ses récoltes en guise de « hadiya ». D’ailleurs le grand poète Cheikh Ibrahima Diop al Mashary a décrit dans un beau poème les caravanes qui faisaient la navette entre Darou Sam et Diourbel la résidence du Cheikh  pour transporter ses « hadiyas ».

La solidité et la profondeur de ses rapports avec le Cheikh s’est illustré dans les correspondances qu’il échangeait avec lui.

Un jour, le Cheikh demanda à Serigne Massamba Diop son vœu le plus cher, et ce dernier lui répondit : «être avant tout un  homme raisonné»  et le Cheikh lui fit une prière dans ce sens. Cela explique l’une de ses qualités les plus remarquées : son intelligence et sa sagesse légendaire.

Serigne Massamba se distinguait aussi par sa générosité, son amour pour son prochain, son culte du travail, son souci pour le sort des musulmans en général et de ses disciples en particulier. Il avait l’habitude d’aider ces derniers après leur éducation, à obtenir un logement décent et un travail lucratif. Il prenait en charge les frais de leur mariage.

Le village de Darou Sam était devenu, au fil des ans, un endroit très fréquenté. Les fidèles ne cessaient de se succéder nuit et jour afin de rendre visite à Cheikh Massamba Diop. Des années durant, il aidait les nécessiteux, soulageait les douleurs et gratifiait ses visiteurs de sa sagesse inépuisable.

Au crépuscule de sa vie, en 1926, Cheikh Ahmadou Bamba donna l’ordre à plusieurs de ses éminents disciples de se rendre à Darou Sam, peu avant son rappel à Dieu, afin de l’accompagner à sa dernière demeure et c’est ainsi Cheikh Ibra Faty qui a dirigé sa prière mortuaire.

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