Plus les années passent, plus l’émotion est pesant, plus son image demeure dans les cœurs et les esprits. Il faut croire que ceux qui l’ont le moins connu sont hélas ceux qui le pleure le plus ; et que dire alors de ceux qui l’ont connu ? Nous ne pouvons qu’imaginer leur désarroi même si leur réconfort réside sans conteste dans le souvenir du bonheur infiniment paradisiaque qu’ils ont ressenti lors les moments, tant soit peu, qu’ils passaient avec le fondateur de Khelcom.
Plus d’une décennie s’est écoulé, mais Serigne Saliou Mbacké reste le symbole de la magnanimité et de la miséricorde à l’égard des êtres humains, particulièrement vis-à-vis d’une jeunesse à jamais orphelin de ce sage qui éduquait par le Coran et le travail. Certains le voyait comme un protecteur, d’autre comme une source intarissable de tout ce qu’un homme bien pourrait convoiter de son vivant, mais il était au-delà de tout cela, un guide spirituel d’une sainteté inouïe et dont la crainte révérencielle envers le Seigneur et le sens de la piété étaient tout simplement hors du commun et inégalable.
En plus de cela, Serigne Saliou Mbacké a été un acteur incontournable dans le développement de l’agriculture au Sénégal ; car khelcom qui représentait 45 000 hectares de forêt classée, déclassée en 1991, mis en valeur sans aucune subvention de l’Etat ou d’un quelconque bailleur de fonds, mais avec l’assistance et la dévotion de la communauté mouride sous la direction de Serigne Saliou.
Dans ce territoire qui est à la lisière entre les départements de Linguère et de Gossas et où l’eau est une denrée rare, Serigne Saliou a foré un puits de 290 mètres de profondeur et construit un château d’eau de 150 mètres cubes de capacité et de 20 mètres de hauteur. Il y a également créé un réseau de canalisation de 115 mètres, sans compter l’implantation d’une pépinière de 700 000 pieds d’arbres pour le reboisement d’un périmètre de 106 km sur une bande de 50 mètres. Ainsi chaque année, on note des centaines de milliers de tonnes de céréales qui y sont récoltés.
Subséquemment à l’aspect agricole, Khelcom, à l’image des autres daaras que Serigne Saliou a fondé, reste un foyer où l’on forge (jusqu’à présent) des hommes, dès leur bas âge, afin qu’ils soient des êtres d’une richesse imprenable, d’une utilité universelle et d’une piété sans faille ; tout à l’honneur de Cheikh Ahmadou Bamba qui avait initié ce model éducatif à savoir le tarbiya.
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