« Ce qu’il y a de plus énigmatique chez Cheikh Ahmadou Bamba, c’est qu’au moment où celui-ci promettait le Paradis, dans l’au-delà, à ceux qui mettaient à son service, il était encore dans l’institution socio-éducative (Daara) de son père Mame Mor Anta Saly, et il n’avait même pas encore atteint ses dix (10) ans.
Les disciples qui étaient établis chez Mame Mor Anta Saly devaient participer aux travaux champêtres pour le compte de celui-ci. Personnes n’étaient exemptées de ces tâches et chacun devait s’occuper d’une parcelle de terre déterminée. Cependant, Serigne Massamba Diop Saam proposa à Cheikh Ahmadou Bamba de s’occuper lui-même de leurs deux parcelles de terre, pour ainsi permettre au Cheikh de se consacrer à autre chose que ce dur labeur, car il avait compris que celui-ci était certainement appelé à des tâches beaucoup plus éminentes. Suite à cet engagement à lui servir sans rien attendre en retour de la part de Serigne Massamba Diop Saam, Serigne Touba agrée l’acte de celui-ci en lui disant : « un jour viendra, je t’offrirai des largesses dont, non seulement tu pourras jouir à ta guise, mais tu pourrais également en faire profiter à n’importe qui, selon ta volonté. Et surtout, que mon jeune âge n’influe en rien ta foi en ma promesse. »
Des années plus tard, Cheikh Massamba Diop Saam est compté parmi les premiers disciples de Cheikhoul Khadim après la fondation du mouridisme.
Lorsque Serigne Massamba Diop rendit l’âme, Serigne Touba avait envoyé son frère et disciple Mame Thierno Birahim et Cheikh Issa Diène pour l’assister jusqu’à sa dernière demeure. C’est là que s’est produit un événement inédit car après la prière mortuaire, on n’a pas pu soulever le corps du défunt pour l’amener dans sa dernière demeure. Ils y parvinrent finalement après un autre essai avec des personnes différentes, choisies parmi ceux qui étaient présents. A leur retour auprès du Cheikh, Mame Thierno et Cheikh Issa lui firent un compte rendu de ce qui s’est passé. C’est en ce moment que Cheikhoul Khadim leur expliqua ce qui s’est réellement passé lorsqu’ils se sont trouvés dans l’incapacité de soulevé l’enveloppe corporel du défunt en ces termes : « Cheikh Massamba Diop faisait partie des premiers saints, et le Seigneur lui avait accordait la prérogative de pouvoir sauver des flammes de l’enfer autant d’âmes qu’il voudra dans les six directions que sont l’Est, l’Ouest, le Nord, le Sud, les hauteurs et les profondeurs. Et c’est ce qu’il était en train de faire au moment où vous avez voulu le soulevé. »
Il est ainsi, avéré que c’est le service qu’il a rendu à Serigne Touba sa vie durant, qui a valu à Serigne Massamba Diop Saam un tel privilège, digne d’un prophète.
Sermon Serigne Khadim Gaydel Lô, Tournée Goudi Adiouma 2008, thème : Ligeyal Serigne Touba
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