A L’occasion du Magal de Touba, Serigne Khadim Lo est longuement revenu sur la vie et l’œuvre de Serigne Touba, avant de faire le procès du terrorisme et l’apologie de la paix. Pour lui, le terrorisme djihadiste est un mouvement politique qui repose sur souvent sur une interprétation étroite de l’islam.
Dans son adresse aux talibés à l’ occasion du grand Magal de Touba, Serigne Khadim Lo Gaydel revisite l’œuvre et la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacke. « C’est pour en tirer des leçons qui puissent servir de boussole dans ce monde si tourmente où le bateau prend de l’eau », dit-il. Les événements qui ont présidé au départ pour l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba, soutient-il « semblent apporter une certaine réponse quant à la conduite à adopter devant certaines questions religieuses et sociales. En ce sens que cet exil ne peut se définir que comme un plaidoyer, une apologie pour la paix ».
Parmi les problèmes de l’heure qui agitent le monde, il cite le terrorisme. D’emblée, il soutient que « le terrorisme est un mouvement politique qui repose souvent sur une interprétation étroite de l’islam, faite par une minorité devant plus d’un milliard de musulmans ». A l’en croire, le démarche des djihadistes est fortement politiques. En l’apparition de d’organisation comme l’Etat islamique, Al Qaida, Ansar dine, Aqmi. Quelles que soient les causes qui sont à la base de la création de ces organisations, Serigne Khadim Lo déclare : « l’islam est une religion de miséricorde qui ne permet pas le terrorisme. Dés lors le comportement mouride nous demande de condamner toute velléité agressive et radicale pour adopter une attitude amicale, tolérante, et compatissante ». C’est dans ce sillage qu’il a lancée à ses talibés : « je vous ai toujours recommandé à vous mes talibés, de donner l’exemple et être appréciés pour votre maturité, votre tolérance, votre modération, votre modestie et votre pacifisme. Le jeune mouride tout en pratiquant l’islam de la meilleure façon, doit aussi être un garant de l’ordre social et de la bonne parole ».
Pour Borom Ndame, la voie militaire et les drones ne suffiront pas pour éradiquer le terrorisme. « Il faudrait plutôt penser à répandre le message Cheikhoul Khadim. La doctrine mouride nous apprend la tendresse, la compassion, l’humilité, le pardon, la tolérance », affirme-t-il avant d’ajouter : « Serigne Touba s’était toujours interdit la violence. Ainsi à Alboury Ndiaye qui lui proposait la guerre sainte pour venir à bouts des toubabs, il répondit : « je ne suis venu terre pour verser le sang de mes semblables ». La même réponse fut servie à Lat Dior. Plus tard de retour du Gabon, lors de la seconde crise de 1903, il allait réitérer cette position ferme à Oumar Niang. En effet ce dernier était envoyé par les Français pour l’espionner. Apres avoir fouille sans succès le village, pour tenter de découvrir une fameuse cachette d’armes, il vint se présenter au Cheikh, qui lui affirma clairement ses intentions : « La route que j’ai prise m’interdit formellement de tirer des coups de fusils sur des créatures de Dieu ».
Mbaye Samb
L’as
