Notre Cheikh ne voyait ni sa propre personne ni une autre ; il voyait dans tout la Subsistance (Kayyûmiyya) du Seigneur. Sa passion se conformait en toute chose au choix de Dieu Très-Haut. Il reprochait à son âme [ses écarts] et la réprimandait, s’étant considéré comme un serviteur qui remercie son Seigneur, Le loue, énumère les Bienfaits accordés par Lui, en tant que Seigneur Digne de Cela. Il louait Dieu parce que Dieu l’avait défendu et lui avait procuré des Dons.
Il voyait [les fruits] de la belle Action du Très-Haut et de Son impeccable Création dans Ses créatures et croyait qu’Il méritait d’être loué, car la servitude elle-même nécessite les louanges. Par ailleurs, fidèle à sa manière d’exposer les vers de ce poème il poursuit son énumération des Bienfaits pour en remercier Dieu et commence par la louange et la glorification consistant à mentionner les Noms et Attributs divins, puis il loue [Dieu] en évoquant des Bienfaits auxquels il oppose la reconnaissance envers son Seigneur, puis il débute un autre groupe de vers de cette manière, puis il en revient à la louange dans plusieurs vers avant de terminer par la reconnaissance et de commencer un nouveau groupe de vers semblables au précédent, [tout cela] dans une harmonie et une méthode dont l’originalité ne peut être saisie que par celui qui médite bien sur ces vers.
Ainsi dit-il :
23 « Il m’a protégé et préservé de tous mes ennemis ainsi que de Satan damné qui a voulu m’égarer.
24 « Combien est Excellent le Préservateur auprès de Qui j’ai cherché refuge. Il m’a abrité et empêché mon exécution grâce à un assouplissement » !
Il évoque la bienfaisance du Très-Haut pour renouveler sa reconnaissance. Après les vers cités plus haut, il dit :
25 « Mon cœur s’applique à Le remercier par un service rendu à l’Élu avec un ardent désir [de le satisfaire] ».
Il demande souvent à son Seigneur de le protéger contre Satan et ses partisans égarés. Comment peut-il réaliser la reconnaissance de ces Bienfaits autrement qu’en impliquant son cœur pleinement [dans la reconnaissance] ? À propos du cœur un hadith dit : « Le corps contient un organe essentiel qui est le cœur. Si cet organe se trouve en bon état, le corps entier se trouve en bon état, et s’il est corrompu, le corps tout entier l’est également ».
C’est pour souligner l’importance du cœur que, au lieu d’attribuer l’acte à son tout, il l’attribue à son cœur dans le but de varier le style. L’on ne saurait remercier parfaitement le Très-Haut sans remercier Son Serviteur agréé, l’Élu parmi Ses créatures. Le serviteur ne se conforme parfaitement aux réalités de la reconnaissance qu’en obéissant à Dieu par le corps et par le cœur et en respectant le Prophète (PPSSL) pour [satisfaire] Dieu et par souci de s’acquitter de son droit au respect et de le récompenser [pour la transmission du Message divin].
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
Khadimrassoul.net
