Pour l’importance du mois du jeûne, on ne le voyait que détendu et il ne s’enfermait que très rarement. La plupart du temps, il sortait pour recevoir les foules des visiteurs. Parfois, il réservait des audiences aux personnalités. Cependant, dans toutes ses audiences, il poursuivait la distribution des dons et l’expression de la reconnaissance envers Dieu et la prêche sans chasser personne. Il guidait tous avec douceur et les orientait vers des activités purement religieuses et refusait que l’on se préoccupât exclusivement d’une activité profane même licite.
Quand on voulait l’entretenir d’une affaire ordinaire licite, il disait : « Oui » avec douceur, mais demandait à l’intéressé d’attendre l’écoulement du mois sacré. Quand il s’apercevait que son interlocuteur voulait passer [d’une affaire religieuse] à une affaire ordinaire, il disait : « Oui [mais] jusqu’au mois prochain ». Pour ce qui est de ses dons, il les distribuait régulièrement pendant le mois de Ramadan, car en dehors de ce mois, il lui arrivait d’être trop absorbé par une activité dévotionnelle pour pouvoir traiter avec les hommes, tandis que, pendant ce mois, il préférait la distribution de dons et les autres formes de bienfaisance aux autres œuvres surérogatoires.
Il poursuivait l’exégèse du Coran et chargeait ses disciples d’en intensifier la récitation et la transcription. La récitation et la transcription du Coran collectivement et individuellement étaient poursuivies de manière ininterrompue. Grâce à leur application, ses disciples étaient habitués à leur travail au point de pouvoir faire écrire un exemplaire du Coran dans l’espace d’une semaine ou même dans moins de temps. Pourtant le travail accompli avec une telle rapidité était extrêmement correct.
Le Cheikh a servi le Coran de cette façon pendant plus de quarante ans. Mais le service s’accentuait au cours du mois de Ramadan. Après avoir accompli la prière de Isha dans la mosquée publique, il laissait la foule effectuer le tarâwih sous la direction d’un autre imâm et allait diriger pour sa famille à l’intérieur de sa maison une prière collective à l’issue de laquelle il se retirait pour poursuivre sa récitation du Coran et ses prières sur les Prophètes (PSL) ou écrire des prières de pénitence. Ces activités étaient poursuivies durant sa vie. Mais elles s’intensifiaient pendant le mois béni avec joie et réjouissance.
À la prière qu’il accomplissait avec ses femmes dans leur mosquée privée située à l’intérieur de sa maison, participaient la majorité des femmes des Mourides qui cherchaient ainsi à obtenir de la baraka en priant sous sa direction. Dans la mosquée, un mihrâb (niche pratiquée à l’avant de la mosquée) les séparait de lui de façon qu’elles entendaient sa voix sans le voir.
Extrait Minanoul Bakhil Khadim
Khadimrassoul.net
