Netali Borom Ndame

Les activités nocturnes du Cheikh racontés par Serigne Bassirou mbacké

« La veille était la plus étonnante des pratiques du Cheikh. En effet, il n’a jamais eu ni lit pour dormir ni chambre à coucher. A ma connaissance (Serigne Bassirou Mbacké) il ne s’endormait que très légèrement après la prière de Ishâ et avant l’heure de se coucher. C’était au cours des séances où, accoudé sur un lit, il donnait des leçons et soutenait des causeries familières pour rappeler les bienfaits de Dieu, pour prêcher et pour divertir en racontant certains événements de son exil et des vicissitudes du temps. Son sommeil consistait dans les moments de somnolence qui interrompaient son discours. Ces séances duraient une ou deux heures. Ensuite, il allait s’enquérir de ses disciples et hôtes et veillait à ce que les droits de ceux-ci leur fussent donnés. Ces activités achevées, il se mettait à prier et à réciter des prières invocatrices.

(…)

Sa veille était vraiment étonnante. D’ailleurs, souvent, il envoyait à nous comme à d’autres quelqu’un qui nous convoquait. Quand la personne convoquée arrivait et le trouvait assoupis, il se disait : « Combien est transcendant Celui qui n’est gagné ni par l’assoupissement, ni par le sommeil ». Entendant ainsi s’excuser en expliquant que l’abandon total du sommeil était exclusivement réservé à Dieu et à ceux qu’Il en a rendus capables et qu’il n’était pas dans le pouvoir d’un être humain d’effectuer cet abandon.

Il était rare que l’on se réveillât à une heure quelconque de la nuit et jetât un coup d’œil vers sa maison sans apercevoir la lumière de sa lampe qu’il tenait dans sa main et dont les rayons traversaient les cases. De même il était rare qu’on l’écoutât sans l’entendre réciter le Coran.

Parfois il se rendait à différents endroits du village où à des cours de sa grande maison qu’il ne pouvait visiter que quand les gens dormaient à cause de la bousculade que provoquait son apparition devant le public, et qui est causée par le désir d’obtenir sa bénédiction. Les disciples ont raconté que souvent, ils le voyaient sortir au cours de la nuit pour visiter les tombes. En somme, ses activités diurnes étaient ininterrompues et comportaient toutes sortes d’œuvres surérogatoires. »

Extrait Minanoul Bakhil Khadim de Serigne Bassirou Mbacké, Chapitre : L’abdandon du sommeil comme un aspect de la patience du Cheikh

Khadimrassoul.net